La vie, en Grande-Bretagne, était radicalement différente de ce que j'avais connu jusque là. J'étais née à Kyōto, dans la probable sécurité d'une
okyia gérée par ma grande tante à une époque où ma famille paternelle pouvait encore prétendre avoir pignon sur rue au niveau de ses activités illicites. J'avais ensuite fait mes premières années d'études à Mahoutokoro, avant de décider de les finir à l'étranger. Il fallait bien commencer quelque part mes recherches d'un oncle disparu et dont j'avais peu de souvenirs. Ce n'était pas ma mère qui allait m'aider - malgré tout le respect que je lui doit parce que c'est ma mère,
justement - et avec mon père toujours dans sa geôle, il ne pouvait, lui non plus, pas grand chose pour moi! Et il fallait bien que je commence quelque part. Si j'avais voulu fuir les autorités de ma terre natale, j'aurai probablement fui le plus possible. Pourquoi commencer par partir étudier à l'école de sorcellerie anglaise?
Parce que mon oncle était né sur une archipel et que la Grande-Bretagne était, elle aussi, une île. Si j'avais dû fuir, j'aurais sans doute aucun essayé de m'installer sur une partie du globe qui s'avérait elle aussi être une île, comme l'endroit où j'étais née. Un peu comme Napoléon né en Corse et exilé à Ste-Hélène jusqu'à ce que mort s'en suive. Même si, à titre personnel, je n'avais pas l'intention de mourir sur les terres de Richard Cœur de Lion!
Malgré tout, avec toutes les restrictions qui avaient pu voir le jour, depuis la mise en place de la politique de Dunn; cumulé au fait que l'on doive impérativement se confiner dans un village sorcier si l'on avait le malheur de ne pas avoir de port d'attache sur ce patelin de terre ayant érigé le trèfle en emblème avec Astor, pourquoi m'obstiné-je à continuer mes recherches sur ce qui semblait clairement être un fruit pourri?
Je ne savais pas trop. Une intuition que je n'avais pas fait fausse route en demandant à finir mes études à Poudlard plutôt qu'à Mahoutokoro et en restant pour le travail. Et puis, si je me montrais discrète, j'avais l'espoir de pouvoir faire quelques excursions en zone Moldue pour approfondir mes recherches...
Ce soir-là, vêtue
"à l'occidentale" pour passer inaperçue dans les rues londoniennes, je m'étais rendue au Shakespeare's, un bar Moldu. L'endroit était bruyant, mais c'était un peu le but, n'est-ce pas?
J'étais tout juste arrivée qu'un cri à réveiller les morts se fit entendre, à l'extérieur. Silence, tout aussi mortel, qui suivit. Puis, comme sortie tout droit des enfers, une scène que l'on aurait cru peu probable de voir un jour dans un quartier Moldu: une fille vint s'écraser contre la vitrine du shop, une sangsue bien décidée à la vider de son sang accrochée à son cou. S'en suivi un joyeux méli mélo
vous noterez le cynisme où la foule se mit à paniquer. Certaines personnes tentaient de fuir, tandis que d'autres restaient paralysées par la peur ou... d'autres encore de demander qu'on prévienne le Ministère de la Magie (
@Fergus Clearwater) ou de lancer des sorts pour tenter de libérer la victime (
@Zoey Woods et
@Améthyste Miller), preuve ultime que je n'étais pas la seule à être dans l'illégalité en ne respectant pas l'obligation de rester dans l'un ou l'autre des villages sorciers.
Et moi, dans tout ça, au milieu de ce grabuge sans nom?
J'avais hésité à repartir aussi vite que j'étais arrivée, mais... allez savoir pourquoi, je me décidais quand même à faire ce que le grand type avait dit de faire: envoyer un Patronus au Ministère. Et alors que je regardais l'animal à la blancheur écarlate sortir de ma baguette pour quitter l'établissement et se fondre dans la nuit, je restais planté là où j'étais à me dire que j'avais vraiment fait ça!
J'avais vraiment décidé d'envoyer un Patronus au Ministère à la demande d'un parfait inconnu qui aurait très bien pu le faire lui-même...!- Résumé:
Hanae envoie un Patronus à destination du Ministère et reste plantée là où elle est./
Résultat du dé: Patronus réussi