(EVENT) Scoring the end of the night

TW / CW : racisme, violence, gore, vulgarité.

Sous le regard d'un astre souverain, ses serviteurs sauvages se déversaient sur les défenseurs d'un idéal à tout jamais fané. Et au milieu de ce défilé de monstruosités, l'éclat argenté d'un sortilège manqué se perdit dans la noirceur d'une bassesse sans nom. En un souffle tempétueux, la silhouette du brigadier se confondait volontiers à l'assaut d'un tandem de déments. Le claquement d'un galon fusionna furtivement avec le silence devancier d'une mort bien douce. Porté par la gravité légère, son être tout entier s'effondra lourdement à même le pavé. Les élancement d'un cadavre en devenir attendrirent sa chute, avant que la brume d'un bref sommeil n'occulte un champ de vision écarlate. Qu'avait-il manqué ? Tout, sans doute. Puisque tout était aller trop vite pour qu'il n'ait eut le loisir de s'arracher à la charge de ces bêtes.

Lorsqu'il eut assez de forces pour débrider ce fin rideau de chair le séparant du royaume des morts, les railleries du texan (@Jack Deschain) semblaient n'être qu'un souvenir bousculé par le spectre du trépas. Là, le dos affalé sur la mosaïque des atrocités, le regard logé dans l'abîme d'un canevas étoilé, l'hawaïen tentait de reprendre contenance, de sauver sa peau. La respiration saccadée, le né-moldu serra les dents. Il devait se bouger le chaudron s'il ne souhaitait pas finir en rouleau de printemps pour roquets dopés aux uv lunaires. La chaleur de l'hémoglobine fuyant contre ses tempes que ses doigts s'enquirent d'éponger, Noma secoua la tête comme pour chasser cette constellation dansante contre le voile d'iris clignotants.

« Fuck ! », hurla-t-il de douleur à l'instant où il se déterra de ce cimetière à ciel ouvert. Sa carcasse accusait le coup d'un choc de titans. Les moindres parcelles de ce macchabée ambulant aboyèrent leur calvaire au plus minime des déplacements. Les lippes pincées d'une grimace estomaqué, la Valkyrie manqua de perdre l'équilibre sur les viscères lacérées d'un malheureux écopant les derniers reflux sanguins en une cascade écœurante d'odeurs. Des horreurs, le tireur d'élite en avait vu. Pourtant, cette soirée d'hiver relevait la strate de l'infamie à un niveau qui lui était encore étranger. Ô, la vision le hanterait, mais pour le moment, il devait se sortir de cette débâcle.

Son bras fort lanternait contre son flanc, paralysé d'une lésion sensible au plus infime réflexe. Ses tympans bourdonnaient d'une commotion narguant la solidité des instincts. Le kahuna se savait affaibli par l'agression, plus atteint qu'il ne pouvait le reconnaître sur le fait. Cependant, il était résolu à ne pas céder un pouce de territoire à ces criminels en puissance. En face de lui, crocs et toisons luisant du délit ultime. Le fiel roulant en ruisseau contre les pourtours de babines retroussées, les clébards le tenaient en respect. Ils étaient plus que disposés à le tuer sur place. La tension parcourant le corps de la plus imposante des chimères, l'élan célère d'une patte martela le pavement. Un rictus fendit les lèvres de Noma. L'antipathie l'habita, armure de haine dans son plus simple appareil appelant à la réplique immédiate.

« UH-UH not today ! », murmura-t-il les lippes scellées d'un frisson empoisonné d'arrogance. Le yankee présenta ainsi son meilleur profil à la gueule béante affamée de son bourreau. Comme si en fataliste, il avait accepté son triste sort. Sa main inexpérimentée pointa pourtant dans une direction opposée au cataclysme cavalant sur lui. Les yeux cloués au sol, le mouvement de son poignet accompagna une incantation muette. Dans une périmètre restreint, la terre ne tarda à se mouvoir sous les talons de l'hawai'i. La chaussée se craquelait tout autour de lui. Soudainement, l'asphalte empierrée se désolidarisa fragmentée en une multitude de projectiles tout aussi meurtriers qu'un déluge météorologique. La tête tiltant sur le côté, son menton embrassa le col de son uniforme révélant un sourire carnassier.

« Fetch, assholes ! », rugit l'insulaire d'une gouaille venimeuse. Et l'ordre interdit donné, son bras armé marqua sa cible d'un coup sec. En une clameur assourdissante, une grêle de roches cubiques escorta une tige d'acier majestueuse. La caravane de débris filait sur une meute de clebs stupéfaite. Un instant de flottement lourd d'une rumeur navrante fit alors vibrer l'éther d'un bruissement alarmant. Trop proche de son festin, le sprinter agonisa le premier. L'étoile filante d'un lampadaire ne l'épargna que d'un trépas rapide.

Le Karma se jouait de ce retour de bâton et sous le lustre d'une lucarne palpitant d'animosité, le tube d'acier fit sauter l'émail de canines conquérantes; happa la gueule du chien en une fontaine rubiconde évaporant le gel de l'hiver. Lancé à vive allure, le luminaire l'avait transpercé du museau au colon; s'enguirlanda dans sa funeste course des entrailles et organes du martyr avant de poursuivre son macabre chemin. La dépouille de l'homme offrit une morbide représentation en s'échouant nu sur la terre. Dans son parcours le mobilier urbain harponna une louve moins agile que ses comparses. Empalée dans son flanc, le précieux cruor se sauva d'une fenêtre ovale ouverte sur le mur soutenant les râles d'agonie du chiot. Boiteuse et sur sa fin, elle cracha son dernier soupire contre la devanture d'un magasin fermé pour l'occasion.

Tombant en averse, la mitraille de roc matraqua la place en une ondée horizontale. Elle n'épargna rien ni personne. Aussi bref que brutal, le déluge plongea le bourg dans un silence glaçant. À feu et à sang, Pré-au-lard avait un semblant de village bombardé, à l'image des clips d'après-guerre joués à la télévision moldu qu'il avait pour habitude de regarder enfant. Titubant, le voltigeur s'approcha de l'incendiaire (@Michel-Ange Grimm) et l'agrippa avec virulence. Il était hors de question que ce carnage ne se solde par une nouvelle victime ou une victoire de cette horde de hyènes en chasse.

« Hey Charmander ! Keep your white ass close to me and don't leave my side ! », jura le tireur d'élite d'une invective se passant de toute amabilité. Profitant de l'éclaircit offerte par un déchainement de violence inouïe, sans donner l'occasion au demi-gobelin de refuser son aide, la menotte gauche de l'amerloc le força à suivre le pas. Il ne relâcha son emprise qu'une fois le dôme protecteur de @Yara Morães De Carvalho accosté. Le Kanaka ne perdit pas son temps en excuses ou commandements futiles, car rien n'avait plus de valeur que l'acte à la parole. Dans une valse feutrée, en chef d'orchestre minutieux le brigadier fit parler son expertise professionnelle. Sans plus tarder, le bois de son tremble esquissa les contours d'un large cercle de sauvegarde. Les flammes gardiennes d'un brasier surpassèrent les toitures triangulaires du hameau magique. Et sous la limpidité de cette nitescence bleutée, la coupole d'un anti-maléfice et de son jumeau providence se trahirent. Désorienté et hors d'haleine, l'américain s'alloua finalement un temps mort involontaire et dû malgré lui se rendre à l'évidence; il venait d'atteindre les limites d'un organisme cacochyme.

Dés & Résumé:

Animation

Sur sa gauche, le mouvement des deux loups s’élançant sur Yara attira son œil. Une partie de lui aurait bien voulu l’aider, mais une autre, plus forte, plus expérimentée, le rappela à l’ordre. Il avait lui-même ses problèmes à gérer, ses loups à dompter, ses peaux à réclamer. Jack n’était plus un enfant, guidé par l’impulsion de sentiments chaotiques, mais un guerrier méticuleux, un technicien de la mort.

Il leva sa baguette, reculant d’un pas seulement pour s’offrir le luxe d’un meilleur angle de tir. Le sectumsempra s’élança, d’une puissance à la hauteur de la haine qu’il pouvait ressentir au même moment pour la bête. La patte du loup s’éleva ; la lueur verte trancha dans la diagonale, glissant sous l’épaule comme un boucher l’aurait fait pour séparer le filet de la carcasse.

Les griffes effleurèrent la tête de Jack alors que tombait à ses pieds le loup tranché nettement en deux.

J’y suis allé un peu fort, pensa Jack, désormais couvert de sang.

Il essuya nerveusement sa bouche et ses yeux.

Le mouvement de recul lui avait néanmoins rappelé quelque chose de bien cruel : la morsure des flèches en argent, ce qui avait sans doute expliqué pourquoi le loup avait préféré une attaque à distance que de le mordre au torse, au risque de se prendre ces tiges d’argent en gueule.

D’une certaine façon, Noma l’avait aidé. Il le nierait, mais tout de même.

Un petit grognement s’échappa de sa gorge alors que son corps lui rappelait la douleur irradiant son torse à chaque respiration.

Il suffit de respirer moins, et moins fort, pensa le Chasseur.

Son regard se tourna pour chercher la silhouette de Yara – il fit bien, elle venait à grands pas vers lui, tout ça pour l’attirer. Il ne se fit pas prier, suivit, une fois chassé la petite crainte qui venait lui susurrer que c’était peut-être le moment. Au lieu de ça, il se retrouva collé contre un mur, alors qu’elle le fixait d’un air sérieux.

Forcément qu’il fallait les extraire.

Il leva les yeux au ciel, avant de se laisser faire. Plus grand, il l’observait d’un regard plus haut, la toisant alors qu’elle s’agitait à le débarrasser des frusques qui gêneraient sa magie. Il inspirait lentement, profondément, comme un animal bien patient alors qu’il savait davantage que ça ferait un mal de chien.

Un petit sourire ourla ses lèvres alors qu’un renâclement s’échappait de ses narines, en la voyant à ce point trembler.

Il aurait voulu dire qu’il n’allait pas mourir pour si peu, si c’était ce dont elle avait peur, mais son élan fut coupé et son demi-sourire s’effaça aussitôt que la flèche d’argent quitta son fourreau de chair. Un grognement animal s’échappa de ses lèvres alors qu’il enfonçait ses doigts dans la pierre du mur derrière lui, prenant un vrai appui sur ce dernier. Il leva même la main, venant un moment la poser sur l’avant-bras de Yara – pas celui qui tenait la baguette, mais une façon pour lui de s’ancrer dans la réalité.

La douleur l’irradia une seconde fois.

« Fuck », et cette fois c’est contre la pierre derrière qu’il projeta l’arrière de son crâne.

La nouvelle douleur chassa en partie la première, mais la morsure trop vive de la chair à nue lui fit rapidement oublier tout le reste. Heureusement pour lui, Yara fit de son mieux pour refermer les plaies où s’engouffraient le vent frais.

Elle le tenait en place, comme si elle l’avait épinglé contre le mur.

Lui attendait, son regard courant en haut, dans les moindres recoins. Pas par paranoïa ou par envie d’éviter de regarder la chasseresse, mais bien pour éviter le traquenard ou la surprise d’une gueule qui se serait glissée dans l’obscurité.

Il huma l’air, soufflant comme un taureau furieux.

« Tu n’as pas besoin d’attendre que je sois à ce point blessé pour me toucher tu sais » commenta le Chasseur, un peu trop vite. La tournure de sa phrase lui avait échappé. Ce n’était pas exactement comme ça qu’il voulait le dire, mais au lieu de se rattraper, il arbora simplement un sourire sarcastique, les lèvres pincées alors que le Vulnera picotait ses plaies. La sensation de la chair se refermant avait toujours un quelque chose de non naturel, de désagréable, mais il n’allait pas se plaindre.

Il aurait pu lui dire que ça irait, qu’il n’avait pas besoin de tout ça, qu’il verrait ça plus tard, mais il n’avait pas envie de perdre son temps. La Brésilienne n’allait pas l’écouter.

Une fois le traitement rapide mais efficace fait, il se décolla du mur, remettant en place la veste sur ses épaules, ouverte désormais sur sa chemise noire mouillée de sang et trouée.

Yara fit le premier pas vers la sortie de la ruelle ; Jack la talonna, observant au loin sans difficulté puisque la dépassant d’une bonne tête et demie.

Le dôme de protection de @Noma Karma tombait à point nommé. L’américain lui jeta un regard, avant d’avoir un sourire, amusé d’arborer ainsi, veste ouverte, sa chemise fatiguée et la tentative ratée du kahuna.

En Amérique, le Chasseur n’aurait pas hésité et aurait descendu l’agent en retour, même vingt ou trente minutes plus tard. Légitime défense. Des preuves, une situation évidente, des blessures. Ça serait passé crème auprès de la défense, surtout au Texas, mais il n’était pas en Amérique, et il avait désormais une bonne raison de se tenir à son rôle au sein du CIS.

« Toujours pas mort, agent Karma ? Trop petit pour que la Mort te voit ? »

Il le jugea d’un regard supérieur, le toisant une nouvelle fois, avant de détourner son attention sur les loups. Il avait cependant remarqué la gamine du coin de l’œil (@Apolline Dunn) qui approchait derrière eux, à pas de loups, alors qu’elle allait finir par se faire manger… Qu’est-ce que ces idiots faisaient ? à se prendre pour des héros ?

« Récupère la gosse Karma » ordonna calmement Jack, avant de tourner la tête vers Yara avec qui il avait davantage l’habitude de se coordonner depuis décembre.

« Le gamin doit partir aussi, ensuite on nettoie le reste dès que les civils sont partis », souffla Jack à l’attention de Yara, en voyant que @Michel-Ange Grimm s’agiter. Jack n’écouta pas ce qu’il avait à dire.

Le Chasseur dépassa Yara, prenant une position confortable.

Les loups s’étaient regroupés, dans le but très probable de fuir ou de lancer un dernier assaut.

Le visage de l’américain se fit plus sérieux, alors qu’il se concentrait.

Son regard se verrouilla dans les yeux d’un des lycanthropes.

L’homme face à la bête.

Un sourire carnassier fendit le visage de l’Américain.

John Deschain n’avait pas tort en disant que seuls les diables pouvaient survivre aux wendigos d’Amérique, car quand il était ainsi, il était plus démon qu’ange.

L’homme face à la bête.

Mais que pouvait faire la bête à qui on avait arraché ses crocs et ses pattes ?

Que pouvaient-ils ressentir en voyant leurs amis, leurs frères, en morceaux ou empalés sur des lampadaires tout autour d’eux ? De la haine ? De la peine ? Le Chasseur l’ignorait, et d’une certaine façon, n’en avait rien à faire.

« Pas besoin d’en garder un vivant » commanda la voix de l’agent du CIS.

Et après ça, une vague funeste de sortilèges plut face aux restes d’une meute qu’il chercherait à morceler autant que possibles, en petits cubes de chair qui iraient nourrir les corbeaux.

Spoiler: