Too Awful To Taste For The Led & The Chaste

Tapis dans l’ombre, j’observais la petite scène. Sous ma forme de chien, j’avais immédiatement envie de grogner, mais j’avais depuis longtemps appris à contenir ma part animal d’Animagus. Mes yeux de chien-loup se plissèrent un peu, trahissant le fait que j’étais humain. Je reconnaissais au moins trois personnes, et mon sang se mit à bouillir. Des anciens Mangemorts, et affiliés, qui avaient réussis à passer au travers des mailles du filet. Et qui, aujourd’hui, semblait vivre leur meilleur vie au grand jour et sans aucun soucis.
Je revoyais l’ensemble des gens que j’avais perdu à cause d’eux, et l’espace d’un instant, l’envie me prit de les attaquer tous en même temps. Mais, sagesse étant mère de sûreté et malgré les bonnes compétences que j’avais, il était hors de question que je prenne le risque de perdre aussi bêtement, comme un adolescent sous le coup des émotions.
J’attendis qu’ils partent tous, laissant leur indic seul, à fumer une cigarette. Sortant des ténèbres, j’apparus au grand jour. Marchant vers lui d’une démarche assurée et rapide, qui ne signifiait rien de bon. Ils allaient recommencer. Ils avaient déjà recommencer. C’était les Moldus et les Né-Moldus autrefois, et aujourd’hui c’était les Hybrides. Comme si la différence faisait d’eux des être supérieurs. Au final, rien ne changeait jamais.
Sauf que là, il n’était plus question de moi. Il n’était plus question de liberté. Il n’était plus question d’avenir.
On parlait de mes enfants, qui, comme les Longerbanes avaient eux aussi du sang d’être magique dans les veines et qui étaient certainement les prochains. Alors…
Sans cérémonie, je levais ma baguette dans un Incarcerem. Puis, j’avançais vers lui presque en courant. Arrivé à sa hauteur, je lui enlevais sa cigarette du bec, avec pour objectif de lui écraser sur le front, mais je me manquais et la cigarette tomba avant que je n’eus le temps. L’empoignant, je déclarais froidement ma baguette dirigé vers son front sans poser de question…

« Legilimens. »

Sans sourciller, je l’observais dans les yeux. Levant ma baguette et observant les liens qui l’entourait, je lançais un Incencio maîtrisé. Les flammes se firent douces, et très légèrement piquantes pour le moment. Concentré sur le fait qu’elles n’étaient pour le moment ni mortel, ni endommageable pour sa peau, je les regardais commencer très doucement à débiter ses vêtements en tweed.

« Vraiment ? » dis-je simplement d’un ton froid et menaçant.

Je l’observais alors que les flammes tournaient sur les cordes sans vraiment l’affecter pour le moment. Attrapant encore le cordage, mes yeux se plissèrent et une rage sourde et légère apparut. Ma main tenant ma baguette avait encore les séquelles de mon combat avec Maeve mais je ne semblais plus y faire tant cas. Ce qui pouvait arriver à Siobhan et Finn, c’était ce qui se déroulait sous mes yeux avec les Longerbanes.

« Je vais devoir aller plus en profondeurs. Ce n’est pas faute de vous avoir averti. »

Alors, serrant un peu mieux les cordages, je levais ma baguette dans une grimace douloureuse. J’avais encore mal, et j’avais aussi de la peine pour ce que j’allais faire. Mais, cet homme n’était qu’une pièce en travers de ma route et il est hors de question que je le laisse faire. J’allais insister sur le Legilimens, et forcer ses barrières quitte à le rendre complètement fou. En informulé, je lançais un Legilimens Maxima pour passer au travers de ses barrières, et lui faire mal. Pour qu’il comprenne qu’il ne fallait pas toucher à mes proches. Car je savais qu’aujourd’hui, c’était les Longerbanes et que demain ce serait les Korrigan. Son utilisation de « linge sale » le prouvait amplement.

Sa volonté se brisa et j’arrivais à pénétrer dans son esprit. La différence entre le premier sort et celui là fut qu’étant plus puissant, j’arrivais à toute vitesse dans son esprit. Immédiatement, je verrouillais le miens pour éviter que le sort ne se retourne contre moi et que je devienne fou et que je perde ma personnalité avec la sienne. Serrant des dents sous la douleur, j’arrivais à contenir mon propre charme et à le maîtriser tant bien que mal…
Le plus dur maintenant c’était de trouver ce que je cherchais… Fort heureusement, j’avais aperçu les visages qu’il avait vu récemment. Et, je trouvais rapidement la mémoire immédiate de Monger. Perçant dans cette dernière, j’en arrachais les souvenirs un par un, avec autant de souffrance que si je lui avais arraché un membre.
Lord Carnage.
Les sœurs DeCray.
Slain et Barkis.
Les visages se mêlèrent à mes propres souvenirs et je ne pus m’empêcher de verser plusieurs larmes alors que je tenais encore le sorcier sous ma main. Je connaissais la plupart de ses visages, qui avaient envoyé certains de mes meilleurs amis dans l’au-delà. J’avais combattu contre eux autrefois, et au final, ils avaient réussi à passer dans les mailles du filet pour redevenir avec habileté des individus normaux dans la société.
Pire… Ils étaient désormais des personnages importants dans leurs domaines… Et il fallait que cela s’arrête.

« Je suis sincèrement désolé. Il fallait être plus coopératif. »

Une fois que j’avais l’ensemble des éléments, je brisais le lien et je laissais le corps de Monger tomber sans cérémonie sur le sol.

« C’est ce qu’on récolte quand on traite avec la mauvaise partie. »

Faisant abstraction de ses ricanements, je réfléchissais désormais. J’avais toutes les adresses en tête, ainsi que l’ensemble des protagonistes… Le coeur assez lourd, je mis plusieurs longues secondes à faire un choix. Je ne pouvais pas les sauver et je devais me résoudre à en choisir une… Avec lenteur, je sortais un vieux Gallion de ma poche. Celui que j’avais toujours sur moi. Quelques larmes coulèrent et je marmonnais :

« Je ne pensais pas à avoir à me servir à nouveau de toi un jour, mon vieil ami... »

Combien en restaient-ils d’actifs ? Qui viendraient aller suivre mon appel ? Je n’en savais rien. Quoi qu’il en soit, il fallait qu’ils entendent et qu’ils sachent. Alors, la main tremblante j’écrivais sur le Gallion…

« A tous les membres de l’Ordre du Phénix. Besoin d’assistance pour sauver Atreus, Aphrodite et Arès Longerbane qui sont en grave danger. D’anciens Mangemorts et partisans de leur sombre cause sont en route pour les éliminer. Autrefois, c’était les Moldus et Né-Moldus. Aujourd’hui, ce sont les Hybrides. Ce qu’il reste et ne semble jamais changer, c’est leur soif d’injustice et de suprématie sur ceux qui leurs sont différents. Vous n’êtes pas obligé de venir, vous n’êtes pas obligé de répondre à mon appel. Sachez que quoi qu’il se passe aujourd’hui, je n’oublierai jamais ce pour quoi nous nous sommes battus, et nous sommes encore contraint de nous battre aujourd’hui.
Longue vie à l’Ordre du Phénix,
Luke Korrigan. »

Le gallion se mit alors à chauffer, puis, je le rangeais dans ma poche et sans l’ombre d’une hésitation je transplanais vers l’adresse de celle qui, me rappelait toujours ma propre fille : Aphrodite Longerbane.

Le regard vide, nous étions tous assis à la table. La nouvelle était tombée comme un coup de massue sur nots têtes. Le couple Llewelyn avait été tué froidement par des Magemorts, partisans des idéaux Sang-Purs, qui opprimaient les Moldus et Né-Moldus. Convaincus que la pureté du sang valait la peine de verser le sang, ils n’hésitaient plus à tuer ceux qui allaient ouvertement contre leurs idéaux… Ce soir, c’était les Llewelyn. Il y a quelques mois, Liam O’Connor. Qui seraient les prochains.
Ce fut Scott Murphy qui brisa le silence. Irlandais tout comme moi, il travaillait au Ministère en tant qu’Oubliator et c’était un cousin au deuxième degré des Korrigan.

« Ils… ils les ont massacré. Heureusement qu’Isabeal et Iseult était chez toi à Caisleán Korrigan. »

Mes yeux bleus, autrefois si vifs et si animés se contentaient de regarder dans le vide. Oui. Heureusement qu’elles étaient avec là bas avec le reste de mon clan. Ils nous les avaient confié toutes les deux car ils travaillent tard sur un projet secret du Département des Mystères, et comme à notre habitude, nous nous étions rendus disponibles.

« Luke ? »

Tout le monde me regardait. Je venais juste de rentrer de mission et je n’avais pas pu être présent pour leur porter secours. Les yeux dans le vide, je semblais enfin revenir à moi.

« Qu… qui a fait ça ? » dis-je d’un ton distant, perdu et lointain comme dans un rêve.

Il y eut un long moment de silence. Plus, Steeve Blake un Né-Moldu qui venaient d’arriver et qui avait perdu toute sa famille la semaine dernière déclara :

« D’après notre espion, il semblerait qu’ils y aient envoyé Carnage, Slythorn, Evergreen et Astor Jr. »

Sans un mot, je me levais. Longeant la table avec un calme étonnant, beaucoup de regard se tournèrent vers moi. J’arrivais alors au Porte-manteau enchanté pour tenter de prendre mes affaires. Mais ce dernier garda ma veste et mon chapeau en otage.

« Qu’est ce que tu fais Luke ? » me dit calmement Hérope, la voix douce comme autrefois.

Hérope Boisjoli, ma petite amie de l'époque et camarade de Serdaigle s’approcha de moi. On était chez ses parents, c’était pour ça que le porte-manteau avait refusé de me rendre mes affaires. Je détournais les yeux, sentant le poids de la tristesse m’envahir.

« Qu’est ce que je vais faire ? Qu’est ce que je vais FAIRE ? Faire ce qu’on aurait du faire depuis le début ! Les éliminer un par un Hérope ! »

Sa main se ferma autour de mon poignet. Ses yeux ambres se posèrent sur moi, plein d'amour, je sentis alors un filament argenté entourer mon poignet et une sensation d’apaisement arriva mais… d’un seul coup, je brisais le lien et il y eut un petit éclair. Elle recula d’un pas, les larmes aux yeux.

« Vous croyez quoi ? » hurlais-je à la table « Qu’on va éternellement se laisser faire ? Qu’on va regarder nos amis mourir un par un à cause de ses fils de chien, et de leurs idéaux nauséabonds ? J’ai perdu six de mes amis depuis le début de la guerre ! Six ! »

Là, Hérope sembla avoir repris des couleurs et du poil de la bête. Elle me fusilla du regard et déclara froidement :

« Parce que nous n’en avons pas perdu nous aussi ? Tu crois que tu étais le seul à partager des choses avec eux ? »

« ALORS POURQUOI TU FAIS RIEN ! »

La rage était à son maximum. Au final, c’était ce qu’ils voulaient. J’étais en train de réaliser ce qu’ils attendaient de nous. Nous éliminer un par un, pour que les survivants se séparent, ou qu’ils soient gagner par la peur. Mais ça, à cette époque, j’avais été bien trop en colère pour m’en rendre compte. Mais pas Hérope. Scott se leva et s’avança prudemment. Posant une main sur mon épaule il déclara :

« On peut pas y aller Luke. On n’est pas sûr que ce soit eux. Ils ont le bras long et tant que les preuves ne sont pas solides, on peut rien faire. Ca pourrait se retourner contre nous… C’est déjà compliqué... »

Je restais silencieux. Tout le monde me regardait. Ainsi, ils ne choisissaient pas la vengeance… Simple et rapide. Au final, ils avaient raison. L’Ordre ne fonctionnait pas ainsi. Retenant mes larmes, fier comme un irlandais, je baissais la tête et je déclarais simplement :

« Qu’il en soit ainsi alors. Je rentre chez moi. Je dois annoncer aux filles que leurs parents sont morts et que l’on a rien pu faire. Je préfère que ce soit moi, que le Ministère. »

Ma main se posa sur ma veste et le porte-manteau consentit enfin à me la rendre. Puis, je pris mon chapeau, allumait ma pipe et sortait en trompe de cette petite maisonnette, sous le regard peiné de mes amis qui étaient de moins en moins nombreux.
C'était ce jour là que ma liaison avec Hérope s'était effrité, petit à petit, pour mourir jusqu'à l'arrivée d'Ether dans ma vie.

Arrivant devant la porte de la petite maisonnette, je tournais la poignée de la porte avec calme et assurance, en utilisant la magie pour l’ouvrir. Ma baguette droite, je passais le pas de la porte d’un pas assuré et redoutable. Mes yeux bleus passèrent sur l’ensemble de la scène, et il ne fallait pas avoir été Directeur des Serdaigles pendant des années pour analyser et comprendre rapidement la situation. Tournant mon visage vers l’aîné des Carnage, qui tenait le corps de Mrs Dubois dans les mains, je l’observais d’un regard rempli de déception, l’oeil véritablement triste qu’il en soit arrivé là lui aussi.

« Vous me décevez Démetrius. Vous étiez un étudiant promis à un avenir brillant, et vous gâcher votre vie mon garçon. »

Ma voix n’était pas puissante. Ni forte. Ni en colère. Juste une véritable déception, de voir que d’anciens étudiants pouvaient en arriver là. Ca me prouvait que malgré tout, Poudlard n’était pas assez puissante pour déconstruire les idéologies nauséabondes des parents. Un puissant sentiment d’échec s’empara de moi.
Je me tournais alors vers le plus jeune.

« Albus, mon garçon. Il n’est pas trop tard pour suivre votre propre voie et votre propre chemin. Sortez d’ici, et aller prévenir Ste Mangouste que plusieurs sorciers arriveront, et qu’ils auront besoin d’assistance. »

Mes yeux se posèrent sur lui. D’une voix calme et douce, comme s’il était innocent. Peut être que pour lui, il n’était pas trop tard. Mes yeux se posèrent ensuite sur Lord Carnage, et il n’eut pas droit au même regard que ses enfants. Si pour Demetrius, il y avait de la déception, et pour Albus une lueur d’espoir… Pour lui, il n’y avait que la rage. Mais mon visage restait impassible, seuls mes yeux trahissaient ce que je pensais de lui sincèrement.

« Laissez là tranquille. Partez d’ici, avec vos deux fils. Je répugne à faire du mal à d’anciens étudiants. »

J’avais la baguette pointé droit sur lui. Prêt bien évidemment à m’en servir et à venger les parents d’Iseult.