Too Awful To Taste For The Led & The Chaste

Et si on rembobinait un peu en arrière ? Quelques minutes avant tout ça...

Cela n’aurait pas vraiment été prudent d’affronter autant de sorcier d’un coup. J’avais eu le nombre, en fouillant dans l’esprit de Monger, et j’étais prêt à parier que c’était trois sorciers avertis. Alors, la meilleure solution qui me restait, comme toujours : c’était la ruse.
Et dans ça, j’excellais.
Observant la petite maisonnette de loin, j’admirais un instant le travail d’Aphrodite, qui semblait plutôt bien se défendre. J’étais à la bonne adresse.

« Ok… C’est le moment de faire la blague de l’année... » dis-je froidement.

Dans un geste lent, calme et précis, je sortis une petite pierre et je marmonnais.

« Effigo Faciem. »

La seconde d’après la pierre prit une forme semblable à la mienne. Puis, d’un geste rapide, j’envoyais un sort de Désillusion sur moi. Laissant mon doppleganger rentrer à ma place et discuter avec eux… Ils étaient de plus en plus performant !
Tapis dans l’ombre de la pièce, ce n’était pas chose aisé d’user de Magie sans me faire repérer. J’avais fais exprès de faire des sorts qui ne faisait aucune lumière. Waddiwasi, Pietotum Locomotor et les Sorts de Transferts. Manipulant les illusions, j’arrivais à donner de manière plutôt convaincante la sensation que mon autre moi usait parfaitement de magie.
Si la situation n’avait pas été aussi critique… J’aurais pu presque en rire. Mais concentré, j’essayais de m’appliquer. C’est alors, que le plus jeune des Carnage lança un sort de mort sur mon autre moi. Ouvrant la bouche, je faillis trahir ma position en poussant un petit cri. C’était… Toujours étrange de se voir mourir.
J’allais devoir apparaître au grand jour, pour surprendre mes adversaires et soulager Aphrodite mais… le timing fut contre moi. L’instant suivant, mes amis de l’Ordre apparurent, et je dois dire, qu’en terme d’égo, les voir aussi triste me réchauffa le coeur.
Hérope réagit de manière un peu virulente, et, presque comme paralysé, je regardais la scène…
Un Doloris partit, et cette fois-ci, j’enlevais mon sort de Désillusion pour apparaître.

« Ca c’est pas vraiment le truc qui fallait faire...»

Tout le monde se tourna vers moi (du moins mes PNJs) et je vis dans le regard d’Hérope un puissant soulagement qui lui fit oublier la douleur qu’elle venait de vivre. Envoyant un Incarcerem sur le Carnage Jr qui avait manqué sa baguette, je me tournais ensuite vers le Carnage Sr, qui, avait sorti un fouet de flamme. Cillian pensa comme moi et déclara :

« Ca peut vite finir en Feudeymon ce truc! Mon gars, t’es à cinq contre un… Le mieux c’est de te rendre. »

Mon autre moi se transforma en une pierre progressivement. En ayant assez des combats, je m’approchais d’Aphrodite pour m’accroupir auprès d’elle alors que Cillian et Scott s’occupait de Carnage Sr.

« Aphrodite… Regardez moi. Tout va bien. Je suis là. »

Je la serrais dans mes bras. Fort. Comment pouvais-je lui dire ? Combien d’autres allait-il en avoir après elle ? Je voyais ma fille à travers elle. Passant ma main dans les cheveux, je déclarais :

« C’est bientôt terminé... »

Cillian se fendit en deux, et envoya un Bombarda sur le bras armé de Carnage Sr, pendant que Scott lui envoya un Stupéfix. Les deux partirent dans la direction de Carnage.
Hérope, quand elle, se leva péniblement, et dans un mouvement lent mais puissant me gifla de toute ses forces.

« Espèce de gros con ! » jurat-elle les larmes aux yeux alors que je tenais encore Aphrodite dans mes bras.

Je libérais Aphrodite de mon étreinte et je me massais la joue. Avec un petit sourire en coin et un ricanement je répliquais :

« T’avais l’air moins en colère tout à l’heure ! »

Hérope se mit hors d’elle et leva à nouveau la main. Mais Scott se mit entre nous et nous séparèrent. Moi, je continuais de lancer des regards amusés et provocateurs à Hérope alors qu’elle me foudroyait du regard.

« Mais vous avez quel âge bon sang ! » réprimanda-t-il à notre attention.

Son regard se posa sur nous. Il avait toujours été notre aîné et on l’avait toujours plus ou moins écouté. Finalement, après un silence gênant, je brisais le silence en regardant les deux Carnage.

« Qu’est ce qu’on fait ? »

Ce fut Cillian qui parla en premier. Une lueur mauvaise apparut dans son visage.

« Ce qu’on aurait du faire depuis le début. On en profite qu’ils soient inconscient pour s’assurer qu’ils ne recommenceront pas. »

« Je m’occupe du gamin, tu prends Carnage Sr. »

Scott les attrapa tous les deux d’une poigne ferme. Personnellement, je me contentais de croiser les bras en observant Aphrodite d’un œil critique. Il prit finalement la parole, comme à son habitude de manière apaisante et calme :

« On n’est pas des meurtriers, on l’a jamais été. C’est hors de question qu’on s’abaisse à ça. Je vais me charger de masquer leurs souvenirs. Je vais effacer Luke et nous autre de leurs mémoires respectives, ils auront l’impression d’avoir été dérouté par Miss Longerbane. »

Il porta son regard vers elle. C’était un ancien Oubliator, il avait la capacité de déformer certains souvenirs, mais effacer totalement le traumatisme d’avoir perdu un fils pour Carnage était trop complexe pour lui. Je réfléchissais un court instant et finalement je déclarais :

« C’est un bon plan. De toute façon on n’a pas vraiment le choix. Aphrodite ne peut plus apparaître comme ça au grand jour. Ces soutiens en feraient la meneuse de leur mouvement, et ces ennemis se mettraient en chasse après elle et on devrait faire ça tous les jours. Je vais la cacher à Poudlard. »

Hérope, Cillian et Scott me regardèrent. Je voyais bien que chacun avait une idée du risque que je prenais à faire ça. Il y eut d’ailleurs un long silence, parmi lequel le fils Longerbane commença à gémir pour revenir à lui. Comme une petite routine que j’avais oublié, je lui envoyais un coup de botte sur le front pour le renvoyer dans les bras de Morphée.

« Ok, ça me va. Et pour les autres on fait quoi ? » déclara Cillian.

Est-ce qu’on allait secourir les autres ? Ma mâchoire se contracta et finalement…

« On a eu de la chance de pas se faire repérer sur ce coup là. On n’en aura pas une deuxième, et l’Ordre sera plus utile prochainement si nos identités restent secrètes et nos actions également. On fera un appel des anciens pour expliquer la situation et il faudra qu’on recrute de nouveaux membres... »

Leurs yeux se posèrent sur moi et je pus y lire plusieurs émotions. De la tristesse, d’être revenus dans un monde aussi sombre mais… aussi… de l’excitation. Malgré la bataille, on était tous heureux de s’être retrouver pour tirer baguette ensemble. Cillian brisa finalement un autre silence.

« Et Clearwater qu’est ce qu’il fout putain ? Il a pas répondu à l’appel ! »

Hérope rougit légèrement. Elle l’avait toujours trouvé séduisant et j’avais toujours été jaloux.

« Il devient sourd, il a pas du entendre son gallion sonné. »

Scott se mit à rire. Puis, il déclara :

« Allez. Partez. Je m’occupe du reste. »

Tous le monde hocha la tête. Avec un calme et une douceur mesurée, je tendis mon bras à Aphrodite.

« Miss Longerbane, je vous emmène dans votre nouveau chez vous. Je vous expliquerai la situation là-bas. » dis-je d’une voix calme et paternelle.

Cillian et Hérope se regardèrent et Hérope prit les devant.

« Ok, nous on retourne au Ministère avant que notre absence se fasse remarquer. Scott, est-ce que tu peux lui insérer dans la tête la phobie des blondes ? » demanda-t-elle très sérieusement.

Scott se mit à soupirer, car il était déjà en train d’installer plus confortablement les Carnages.

« Cassez vous sérieux... »

Après un petit sourire amusé, nous disparûmes tour après tour. Aphrodite à mon bras, je nous envoyais alors tous les deux à Poudlard, directement dans mon bureau.