I can't explain it (Amy)
Dénouant l'écharpe qu'il portait autour du cou depuis qu'il avait quitté ses appartements, Zoran soufflait enfin un peu plus sereinement, oubliant momentanément le parchemin qu'il venait de récupérer. Une nouvelle directive venait d’être posée et il laissa échapper un sourire simple, sachant qu’il torpillerait la mission très vite.
Il ouvrit sa veste alors qu'il prenait l'angle de la rue, le soleil commençant doucement à taper sur les hauteurs de Pré-au-Lard alors qu'il se dirigeait vers la gare afin de rentrer chez lui ou ailleurs. Il était, son week-end avait commencé la veille et il pensa à instant à ses sœurs avant de rebrousser mentalement l'idée de les contacter pour les voir le temps d’une matinée, puisque Poudlard était juste à côté. Trop dangereux malgré les protections qu'il avait rajoutées en plus sans trop éveiller de soupçon de la part du Ministère et des sous-fifres du projet Thanatos.
Zoran soupira silencieusement, levant les yeux au moment où il crut reconnaitre les pavés devant un bar où il s'était engouffré avec hâte lors d’une de ses dernières missions, suspendu malgré lui. Le même bar où il avait récupéré l'écharpe d'Amy qu'il portait sans avoir eu le temps, ni l'occasion de lui rendre depuis la dernière fois. Et il aurait réellement aimé pouvoir s'en foutre un minimum pour jeter ce souvenir et pourtant, il l'avait encore sur lui. Le vieux rafiot semblait défraichit maintenant qu'il y passait en plein jour et il se demanda s'il n'était pas temps de rendre l'écharpe aux objets perdus. Après le départ d'Amy de la salle de réunion quelques semaines auparavant, il n'avait nullement eu envie de lui écrire ni même de penser à elle.
Posant son regard ailleurs, il vit la silhouette de Poudlard sous le soleil et une sensation d'aigreur lui retourna presque l'estomac. En l'espace de quelques mois, il avait fini par recroiser bon nombre d'anciens camarades, plus particulièrement Lucy qu'il n'avait absolument pas prévu de revoir au Ministère. Il n'avait jamais pensé qu’une telle rancœur puisse s’être retenue envers elle et il se secouade nouveau la tête avant de soudainement voir au bout de la rue celle qui hantait chacune de ses nuits malgré lui. Une silhouette qu'il aurait pu reconnaître parmi d'autres alors qu'il ne l'avait revu en tout et pour tout que trois fois, assez pour deviner les courbes de son corps derrière le moindre de ses habits mais en être totalement désarçonner. Il avait beau continuer ses journées comme si aucune de ces soirées en sa compagnie n'avaient jamais existé, il n'avait pas réussi à se sortir de l'esprit les derniers mots de la jeune femme. S'il avait pensé qu'elle était incapable de garder une relation instable et libre comme toutes celles qu'il entretenait jusque-là, il se rendait bien compte qu'il avait aussi eu besoin de mettre une distance nécessaire entre elle et lui, les séparant définitivement sans chercher à savoir ce qu'elle devenait et en repoussant les venues d'Elijah, par crainte d’avouer à son meilleur ami ce qui avait pu se produire avec sa soeur avant qu'il ne se rend compte de leur lien de parenté.
Sans le vouloir, Zoran avait déjà ralenti sa marche, avisant un autre angle de la rue pour trouver une échappatoire et contourner Amy pour honorer sa demande de ne plus le voir. Mais l'écharpe qu'il avait encore autour du cou lui rappela à quel point il avait cherché son regard chez d'autres femmes, sans jamais être rassasié. Et puisqu'ils étaient à côté du bar où ils s'étaient rencontrés, c'était peut-être l'occasion de boucler la boucle et de mettre fin à tous ce qui le bousculait quand il venait à penser aux Jordans, loin de se concentrer sur sa mission initiale. Il pourrait ainsi certainement se remettre au travail et continuer ses recherches sur le père sans se sentir coupable d'enquêter en catimini. Il avait besoin de mener sa mission à bout, il devait le faire et c’était une question de vie.
Zoran fit alors quelques pas en arrière avant de se retourner pour se retrouver nez à nez avec elle, glissant ses doigts sur son écharpe pour la déloger de son cou et la lui tendre. Enlevant ces lunettes de soleil, il observa la jeune femme sans pour autant plonger son regard dans le sien et maintenu une distance raisonnable, autant physique que mental pour s'empêcher de caresser sa peau et respirer son parfum.
"Je voulais la rendre au bar mais tant que tu es là, autant que tu la reprennes en main propre." dit-il dans un énième mensonge bien placé, sans la moindre difficulté et totalement détaché.
Et pourtant, ça lui en coutait d'être aussi désagréable avec Amy.
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I can’t explain itle pire était la nuit, il habitait chacun de ses rêves
La jeune étudiante inspirait l’air vivifiant de début de mois de juin. Au-dessus de sa tête blonde, un ciel bleu et sans nuage l’aveuglait presque. La jeune fille avançait sans réel but en tête, ses pas l’ayant naturellement mené tout droit à Pré-au-Lard, là où elle aurait le plus de chance de croiser l’un de ses amis: @Eleanora Clearwater ou encore @Milo Clearwater. Depuis quelque temps, elle avait par contre tendance à soigneusement éviter son ex petit-ami, ce qui impliquait de déserter le château autant que possible. La miss souhaitait éviter à son petit cœur de saigner devant son bonheur, ayant retrouvé l’amour.
Elle avait donc passé une partie de sa matinée devant les beaux vitraux de la bibliothèque dont les couleurs chatoyantes au soleil l’avaient hypnotisée. Le bibliothécaire l’avait observé d’un air interrogateur avant qu’elle ne se décide à quitter le parquet sur lequel elle s’était avachie pour être baignée de lumière. Elle n’avait évidemment aucune envie de réviser, et souhaitait plutôt profiter du beau temps. Et à présent qu’elle était dehors, elle ne regrettait pas d’avoir fait ce choix! Un sourire s’étirait sur son visage alors qu’elle fermait les yeux, le visage levé en offrande au soleil, obligeant les passants à la contourner. Les bruits de la vie qui animait le petit village résonnaient comme une musique à ses oreilles. En entrouvrant les yeux, elle voyait des fleurs aux fenêtres et des volets colorés, avant que son attention ne soit détournée par un vol d’oiseaux. Les suivant du regard, elle se tourna avant de tomber nez à nez avec un homme qui l’observait, le visage fermé.
Amy se figea en ouvrant la bouche, alors que tout son intérieur s’enflamma instantanément. Ses jambes se mirent à flageoler et ses poings se crispèrent dans ses poches. Elle aurait menti si elle avait laissé entendre que le sorcier était sorti de son esprit depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. La jeune midinette avait songé à lui chaque matin, chaque midi et chaque soir. Le moindre rayon de soleil ou éclat de la lune l’avait renvoyé à son exceptionnelle aura. L’air du printemps avait sa saveur, tout comme les derniers relents de l’hiver et les premières traces d’été. Aucune activité de la journée n’était assez prenante pour l’oublier, mais le pire était la nuit, car il habitait chacun de ses rêves. Cependant, Amy s’était rendue compte qu’elle vivait avec une facilité déconcertante dans le déni de ses sentiments pour lui. Se tenir éloignée de sa présence avait certainement aidé, car à être plantée ainsi devant lui, la Poufsouffle se sentait soufflée par la force de ses émotions.
Elle mit ainsi plusieurs secondes avant de comprendre ce qu’il lui disait, alors qu’il tendait une écharpe étrangement familière devant lui. Sans lui répondre, elle se contenta de refermer la mâchoire avant de blêmir de manière inquiétante. Ses pieds réagirent pour elle, entamant un demi-tour pour s’enfuir. Mais elle récupéra le contrôle sur ces derniers juste à temps et termina un tour complet pour le retrouver de nouveau sous ses yeux. Alors, elle tenta de lui lancer un sourire en secouant la paume de sa main.
- Salut Zoran…
Se trouvant particulièrement empotée, elle suspendu son geste pour tendre le bras en attrapant doucement l’écharpe. A son contact, ses yeux s’agrandir alors que son cœur se réchauffait. La jeune fille afficha un petit sourire en posant son autre main sur l’écharpe qu’elle approcha de son visage.
- C’est tout chaud ! Et… ça sent toi…
L’odeur lui fit tourner la tête, mais telle une junkie, elle plongea son nez dans l’écharpe en fermant les yeux. Immédiatement, elle se trouva transportée au milieu d’une clairière fleurie inondée de soleil, son petit paradis personnel. Cette sensation de bonheur était suffisamment forte pour la faire chanceler et elle rouvrit les paupières pour observer les yeux Azurite du sorcier. Il fallait absolument qu’elle ouvre la bouche pour s’empêcher de s’accrocher à son cou tel un koala ayant retrouvé son bambou favori, quitte à déblatérer des stupidités.
- Tu vas bien? C’était bien tes vacances?…
Il ne s'était jamais réellement attendu à la revoir, considérant leur dernière rencontre comme un refus de le revoir quel que soit les circonstances et lorsqu'elle fit demi-tour avant de revenir sur elle-même, Zoran se rendit compte à quel point la maladresse et la naïveté d'Amy lui avait manqué. Elle était ce qui détonnait le plus à ses yeux, loin des ombres et des bruits assourdissants, Amy avait ce grain d'innocence pur qu'il n'avait pas envie de dénaturer par la version de l'homme qu'il était devenu avec le temps. Alors il laissa échapper un sourire, surprit par son prénom qui traversa ses lèvres puis par la béatitude qu'il lut sur les jolis traits de son visage tandis qu'elle respirait son odeur, presque impunément et sans retenue.
Pourquoi faisait-elle cela alors qu'elle lui avait dit qu'elle n'était pas prête à vivre ainsi? Zoran fronça légèrement les sourcils alors qu'il se souvenait très bien qu'elle avait tout à fait conscience que le jeune homme n'était pas dans l'exclusivité même s'il privilégiait le dialogue et le respect avec toutes ses partenaires. Mais contrairement à toutes les autres, Amy et lui avaient une alchimie qu'il ne pouvait ignorer, rendant les émotions complexes à chaque fois qu'il lui était venu l'envie de l'embrasser. Alors pourquoi est-ce qu'elle respirait ce bout de tissus avec autant de contentement, à quoi pensait-elle?
Les sens en alerte, Zoran s'était raidit au moment où une légère brise apporta le parfum de la jeune femme jusqu'à lui le laissant interdit pendant quelques secondes.
"Ça allait." se contenta-t-il de répondre, haussant légèrement les épaules
Il n'avait jamais été friand des vacances imposés, d'autant plus que le séjour avait viré en catastrophe alors que rien de ce qu’il avait prévu ne s’était déroulé correctement. Des vacances merdiques en tout point. Mais au moins, ça lui avait permis, durant une seule et unique journée, de ne pas penser à Amy.
"Et toi ... ça va?"
Lui posant la question sans réellement attendre une réponse, il se rendit compte qu'il venait de se montrer curieux alors qu'il savait qu'Amy devait très bien aller depuis la dernière fois qu'il l'avait croisé au ministère en compagnie d'un autre jeune homme. Pas besoin d'un dessin pour savoir qu'après avoir refusé d'aller au match avec elle, Amy avait fini par se mettre en couple avec un de ses amis le lendemain et qu'elle avait clairement bien dû s'occuper l'esprit depuis le temps.
"Tu sais quoi, oublie. J'ai pas envie de savoir." décréta-t-il soudainement
Serrant les poings dans les poches, prêt à faire demi-tour. Pourtant il se retenu, comprenant à peine pourquoi Amy avait aussi fougueusement respiré son odeur. Mais il ne pouvait pas la laisser comme ça, pas quand elle lui avait dit que son cœur ne le supporterait pas. Alors il se permit d'enfoncer le clou, autant chez lui que chez elle, se retenant de prendre le ton condescendant qu'elle pouvait lui connaître. Il pointa du doigt l'écharpe qui ne l'avait pas quitté le temps des vacances, sans avoir l'envie de s'en séparer alors que le séjour n'avait pas été prévu pour devoir porter des habits d'hiver.
"N'oublie pas de la laver, une de mes amies l'a porté aussi. C'était sympa de te revoir, tu as l'air ..."
Il la regarda alors qu'il l'avait vu flamboyante sous les rayons de soleil. Il reprenait sa place pour lui rappeler à quel point il n'était clairement pas fait pour prendre soin d'elle comme elle l'entendait. Plissant les lèvres, il ne put que plonger son regard dans le sien, sortant le premier mot qui lui vint à l'esprit sans pouvoir se retenir. C'était la vive impression qu'Amy avait laissé derrière elle, entre ses sourires, ses mains sur lui et ses lèvres terriblement tentantes, elle avait gravé un souvenir si vivace qu'il lui avait impossible de prêter son écharpe à qui que ce soit en réalité. Il laissa alors échapper le seul mot qui hantait ses réveils depuis quelques semaines, un rêve qu'il laissait échapper volontairement, quitte à lui faire mal même maintenant.
"Magnifique."
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I can’t explain itL’espoir fit battre bêtement son cœur
Zoran répondit de manière très évasive à sa question, comme à son habitude. La jeune fille serra contre elle l’écharpe qu’il lui avait donné en l’observant, tentant de déchiffrer ce qu’il ne disait pas. Le sorcier avait un visage froid et il la fixait sévèrement. Le chanteur lui retourna sa question avant de revenir sur ses paroles, déclarant qu’il ne désirait finalement pas savoir comment elle allait. Amy se prit à rougir en se remémorant leur dernière rencontre mais avant qu’elle ne put ouvrir la bouche, il pointa du doigt l’écharpe qu’elle tenait comme un précieux trésor, lui conseillant de la laver en expliquant qu’elle était passée aux cous d’une ou de plusieurs femmes.
En l’entendant, Amy sursauta légèrement, lâchant le morceau de tissu qui alla s’échouer à terre. Déjà, Zoran semblait mettre fin à leur entrevue, terminant son discours par une note inhabituelle qui lui fit vivement lâcher l’écharpe des yeux pour le fixer de ses grands yeux de beagle. Magnifique? Il la trouvait vraiment magnifique? L’espoir fit battre bêtement son cœur qui semblait vouloir remonter le long de son œsophage. L’étudiante déglutit pour le remettre à sa place, baissant de nouveau les yeux à ses pieds.
- Tu peux la lui rendre, j’en veux plus du coup, se contenta-t-elle de déclarer en désignant l’accessoire à jamais souillé à ses yeux.
En s’éclaircissant la gorge, elle tenta de se remettre de ses émotions et s’avança d’un pas pour s’approcher du sorcier qu’elle dévisagea longuement avant de lui répondre.
- Merci. Tu es magnifique toi aussi, évidemment…
Le petit lutin de son esprit faisait son possible pour créer une idée intéressante dans son cerveau défaillant. N’importe quoi pour le retenir un peu plus longtemps. Le revoir ainsi la mettait dans tous ses états et il n’était pour l’heure plus question de le maintenir éloigné d’elle.
- En fait mon petit-ami a rompu avec moi, lui déclara-t-elle rapidement en se tordant nerveusement les mains devant elle. Il m’avait prévenu de toute façon que notre relation serait terminée s’il avait la possibilité de se rapprocher de son véritable amour…
Les paroles de Zoran résonnaient dans son esprit: il n’avait rien à faire de savoir comment elle allait. Il lui avait explicitement demandé de ne pas s’étendre sur sa vie ou celle de ses amis. Pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de déballer tout ce qui passait dans sa petite tête de blondinette.
- Mais bon je suis vraiment contente pour lui parce que je suis sûre qu’il sera heureux comme ça, alors… Voilà…
Mais plus elle parlait pour lui assurer qu’elle allait bien, plus elle sentait les larmes pointer dans ses yeux clairs. Aussi, elle se hâta de changer de sujet en lui attrapant la manche du bout de ses doigts comme pour s’assurer qu’il ne s’enfuirait pas, continuant son flot de paroles en se rapprochant encore un peu plus de lui.
- Il faisait beau à tes vacances? J’ai hâte qu’il fasse vraiment chaud… J’ai tellement envie de voir le soleil…
Inconsciemment, son esprit revenait au fantastique paysage qu’il lui avait dévoilé dans cette salle du ministère. Du pied, elle foulait l’écharpe qu’elle aurait pu chérir comme le plus précieux de ses souvenirs mais qui renvoyait à présent à la triste réalité de la non-réciprocité de ses sentiments. Si seulement elle pouvait continuer à vivre dans un déni bienfaisant, répondant uniquement à ses envies quand elles se présentaient à elle, sans penser au lendemain…
L'écharpe lui tomba des mains comme un objet maudit par une simple phrase de sa part. Était-ce parce qu'elle refusait de prêter ses affaires alors qu'elle semblait clairement avoir oublié son écharpe sans s'en soucier ou y avait-il plus que cela?
Sans attendre, elle lui rendit son compliment et l'estomac de Zoran commença à se tordre en même temps que les doigts d'Amy. Mais qu'est-ce qu'elle était en train de lui faire? Son approche était étrange et connaissant le caractère plus que naturel de la jeune femme, il se demandait où elle voulait en venir. Avait-elle envie qu'ils aient de bon rapport en passant l'éponge sur les circonstances de leur rencontre? Alors qu'elle s'approchait d'un pas, piétinant sans aucun mal l'écharpe dont elle ne voulait plus, elle lui annonça qu'elle n'était plus avec le jeune homme, dont le prénom lui était déjà sorti de l’esprit. Mais elle eut à peine le temps de le nommer qu'il sentit une bouffée d'air chaud envahir ses épaules.
"Tu es en train de me dire... Que tu as accepté une relation clairement voué à l'échec? Tu as accepté de laisser ta place comme ça?" grinça-t-il entre les dents
Entre l'effarement et la sourde colère qui envahissait ses tripes, Zoran avait du mal à en croire ses oreilles. Elle qui s'était éloignée sous prétexte qu'elle n'était pas capable de supporter ce qu'ils étaient, elle avait préféré se tourner vers un autre pour faire relativement pire?
Fronçant les sourcils, Zoran lâcha un soupire presque nerveux, incapable de comprendre le pincement qu'il eût à cet instant. Qu'est-ce que c'était que ça bordel, il lui avait toujours dit qu'il n'en avait rien à faire de ses potes et elle était là, à lui raconter sans aucune gêne qu'elle avait juste été utilisé et qu'elle avait même accepté.
"Qu'est ce qui t'a pris de te faire utiliser comme ça? T'es pas idiote Amy, tu sais quand même ce qui te fait du bien, c'est ça que tu veux être, le dindon de la farce?" continua-t-il alors que des passants commençaient à affluer dans la ruelle.
Il se rapprochait dangereusement d'elle, lui prenant le bras pour qu'elle cesse de se les triturer, afin qu'elle se rende compte de la bêtise surdimensionnée qu'elle avait faite à peine le dos tourné. La décalant par ce geste brusque, il se baissa pour prendre l'écharpe entre ses doigts et n'attendant nullement l'accord de la jeune femme, il l'agrippa sauvagement par les hanches avant de transplaner sans prévenir.
Atterrissant dans ce qui était un cabanon de jardin, Zoran relâcha la jeune femme en s'éloignant de quelques pas, la retenant par le bras pour éviter qu'elle ne chancèle sur place. Réfléchissant à peine très longtemps pour la ramener ici, il se rendit néanmoins compte de la violence de sa phrase et de son geste en se rapprochant d'elle, encore remué par ce qu'elle lui avait raconté. Il n'en revenait pas qu'elle ait accepté d'être une telle amie pour cet ex petit ami qui semblait aussi idiot qu'il en avait l'air. Zoran avait au moins eu le tact de lui dire qu'il ne pourrait pas s'engager avec elle, jamais il se serait permis de lui dire qu'il la mettrait dehors au moment où il aurait eu une opportunité avec quelqu'un d'autre. Jamais il ne lui aurait manqué autant de respect et sans vouloir remettre toute la faute sur le jeune homme, il savait pertinemment qu'Amy s'était juste laissé faire en mettant en péril son cœur d'artichaut.
Il plongea son regard dans le sien, cherchant à comprendre alors que la jalousie s'insinuait dans son cœur, brouillant et le rendant plus que nerveux. Il n'appréciait pas ce qu'elle avait fait, ni même ce qu'elle était devenue et il ne s'excusait nullement malgré qu'il n'aurait jamais parlé ainsi à d'autres femmes. Amy était importante pour une raison qui lui échappait, sans aucune cohérence d'esprit, Zoran ne se retenait pas de dire ce qu'il en pensait.
"Tu mérites mieux, je te l'ai déjà dit." dit-il en ouvrant la porte du cabanon.
Le soleil était tapant et Zoran n'avait pas hésité une seule seconde à l'enlever pour la ramener ici, le temps de quelques minutes. Son besoin de soleil semblait bien plus qu'évident, comme si elle était en train d'étouffer dans l'ombre et au fond, c'était peut-être bien ce qu'elle était devenu après sa rupture. Zoran soupira alors qu'il n'était pas encore dehors, levant la main pour qu'elle prenne la sienne, lui demandant presque de lui faire confiance par ce simple geste. Elle lui avait de nombreuses fois d'aller en Croatie, là où il avait passé le plus clair de son enfance. Amy avait de la chance, le soleil était tapant et ils étaient en haut des remparts de Dubrovnik, près des habitations où sa mère logeait. Ayant transplaner au fond du jardin qu’il louait pour sa mère, protégé et enchanté pour que personne ne vienne la retrouver, Zoran était certain qu'aucun moldu ne les surprendrait en sortant d'ici.
"Viens... On va prendre des couleurs." lui proposa-t-il avec une certaine douceur.
Pourquoi était-il en train de faire ça? Amy l'avait repoussé pour aller se perdre ailleurs et il avait accédé à sa demande sans même se poser de question. Était-ce pour se pardonner ou était-ce parce qu'il avait senti qu'elle n'était pas bien? Il n'avait pas envie de penser à quel caprice il serait capable de céder pour elle, loin d'envisager tous ce qu'il pourrait faire pour elle. Loin du ministère, loin de la Grande Bretagne, Zoran se sentait soudainement bien plus libre de ses gestes et de ses envies.
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I can’t explain it Elle méritait Zoran tout simplement
Alors qu’Amy déblatérait ses explications, le visage du sorcier se fermait dangereusement. Ses propos l’ennuyaient clairement ! Il finit par lui grogner dessus, cherchant à comprendre comment elle avait pu accepter une telle relation. Comme tout enfant se faisant gronder, la jeune fille blêmit en cherchant à justifier une erreur qu’elle-même comprenait à peine.
- Maaais… Au début y m’a pas dit ça… commença-t-elle à d’une toute petite voix avant de s’interrompre comme il avançait vers elle, visiblement furieux. Il continua à la sermonner, mettant en doute son intelligence alors qu’elle déglutissait en se prenant en pleine face les éclairs que lançaient ses yeux azurs.
Le sorcier lui attrapa le bras, et elle se demanda s’il allait la secouer comme un prunier pour tenter de lui remettre les idées en place, mais il se contenta de ramasser l’écharpe imbibée du parfum de ses amantes avant l’attraper contre elle. Amy ouvrit la bouche pour lui lancer la première chose qui lui viendrait en tête mais elle n’en eut pas le temps car elle se fit emporter dans un vortex qui transforma les formes et les couleurs en un immense tourbillon infernal.
Une seconde plus tard, ils atterrirent dans un espèce de petit cabanon : Zoran de manière tout à fait élégamment, Amy en manquant de vautrer par terre. Elle avait l’impression que son corps avait fait trois fois le tour de la terre tandis que ses entrailles étaient, elles, restées à la même place. Ou l’inverse. La jeune fille était devenue aussi pâle que les fantômes du château, se sentant sur le point de s’évanouir, puis de vomir, puis de mourir, puis de vomir encore. Zoran, ce surhomme aussi beau qu’imperturbable l’observait se balancer entre la vie et la mort, avant de poursuivre leur discussion comme si de rien n’était.
Elle méritait mieux.
Ces simples mots suffirent à Amy pour sortir du brouillard, l’observant avec deux yeux globuleux. Il s’était détourné pour ouvrir la porte en bois qui fermait la cabane, les inondant ainsi tous deux de lumière. Puis, il lui tendit la main, aussi doux qu’il avait été précédemment brutal, lui proposant d’aller se faire dorer la peau au soleil. Aussi muette qu’une chanteuse d’opéra sous sortilège de Silencio, Amy plaça sa main dans la sienne sans prendre un seul moment de réflexion, se laissant entraîner à l’extérieur en gardant cependant une moue boudeuse. Se faire engueuler puis essorer les organes l’avait rendue un poil de troll de mauvaise humeur.
- Est-ce que la prochaine fois tu pourras me prévenir avant de me faire transplanner ? Tu as déjà entendu parler de consentement ?
Mais à peine eut-elle le temps de poser un pied dans l’herbe environnante que les questions de consentement et de mauvaise humeur s’envolèrent comme quelques flocons de neige ne résistant pas face à la puissance des rayons du soleil.
- Aaaaah, s’exclama la jeune fille - émerveillée - lâchant la main de Zoran pour les frapper l’une contre l’autre d’enchantement. Mais je reconnais cet endroit ! Tu m’as emmenée dans le paysage qui était sur les écrans du Ministère !
La jeune fille se mit à gambader dans le jardin avant de tourner sur elle-même jusqu’à en avoir le vertige.
- Ahaha ! J’adore la magie !
Puis, avisant Zoran, elle courut droit vers lui pour le prendre dans ses bras, lui, ses yeux couleur de ciel d’été et son odeur printanière.
- Oh merci Zoran, merci merci merci !!! Je t’ai… Je t’adore !
Se reprenant à temps, Amy eut le temps de féliciter ses réflexes hors du commun avec un petit regard malicieux avant de mettre ses deux mains réchauffées par le soleil dans celle du sorcier. Le rire à ses lèvres courait entre ses deux pommettes rosies par l’enthousiasme.
- Fais-moi visiter la ville ! Et je veux voir la mer !
Zoran avait raison, elle méritait mieux que de passer seconde dans le cœur de son ex petit-ami. Elle méritait Zoran tout simplement ! Son regard amoureux le couvait du regard, aussi hypnotisé par son charme qu’au soir de leur première rencontre.