L'amour le plus discret laisse par quelque marque échapper son secret. Ft Eynaelle

Le début de sa troisième année avait débuté sous le signe de la morosité. Antor William d'Avalon était accablé par la triste vérité à laquelle il ne pourrait pas échapper une fois qu'il se serait présenté à ses Buses qu'il ne pouvait que rater. Sous les lourds nuages hivernaux, les murs gris sales du château semblaient tout aussi morne que lui. Le jeune homme réaliste avait abandonné ses espoirs et ses rêves de devenir aurore, de faire partie du ministère comme son père et ses aieux avant lui.

Dans les longs et froids couloirs du château, il errait sans but d'une salle de classe à l'autre sans vraiment y trouver d'intérêt si ce n'est de ne pénaliser pas sa maison par son absence. Son honneur était toutefois encore plus important pour lui que des punitions aussi stupides qu'elles soient ou des chiffres arbitraires donnés sans réelle logique au bon vouloir des professeurs. Il ne pouvait accepter d'utiliser artifices ou sortilèges que ce soit volontaire ou non pour s'exercer à la magie comme tout élève de son âge. C'était dans cette optique qu'il ne voulait pas assister au cours de Monsieur @Scott Nightingale , ne pouvant de toute façon pas y participer.

Durant ces heures perdues, il retournait seul dans la salle commune des Poufsouffles. Il y restait là, assis sur un fauteuil devant la cheminée à contempler l'âtre le regard dans le vide. Invariablement, il finissait toujours par s'éclipser avant que ses camarades de classe ne reviennent du cours de sortilège. Il était las d'affronter leurs regards accusateurs et de devoir répondre aux mêmes sempiternels questions que lui posaient les plus attentionés d'entre eux qui se faisaient encore du souci pour lui.

Fuyant la pourtante chaleureuse et accueillante maison que le choixpeau lui avait attribué, il allait rendre visite à Owly sa chouette avec la qu'elle, il passait de plus en plus de temps. Par moments, quand son désespoir atteignait son paroxysme, le jeune homme bègue essayait de la faire fuir pour qu'elle reprenne sa liberté, mais le petit et fidèle volatil revenait encore et toujours avec le plus souvent une proie entre ces serres.

Antor n'avait plus le goût à la vie, trouvant tout insipide et sans importance. Il décomptait les jours qui lui restait avant que la prestigieuse université lui ferme ses portes à jamais et le sépare à jamais de celle qu'il aimait. Seules les réponses de sa dulcinée @Artémisia MacKintosh apportaient une touche de couleur dans son monde, illuminaient son regard et dessinaient un sourire sur son visage, mais ces moments étaient bien trop éphémères, rares et privés pour que quiconque puissent s'en apercevoir.

@Eynaelle Sanderson

Depuis sa dernière conversation avec Artémisia, Eyna avait fait une liste de noms. Elle avait une proie à chasser.

Eyna a de plus en plus l’impression que l’amour ce n’est pas trop pour elle et qu’il s’agit d’un sentiment qu’elle ne ressentira jamais. En revanche, sa colocataire est une romantique née et il serait bien dommage qu’elle continue à se morfondre seule alors qu’elle serait certainement plus heureuse dans une relation romantique.

Alors, quand elle a appris l’existence de ses lettres qui était destinée à son amie, elle a tout de suite décidé de se mettre à la chasse de leur auteur. Il n’y avait pas grand monde dans sa liste de suspects, elle avait initialement mis des personnes comme @Camaël Grimm ou @Matthew Monaghan, avant de réaliser que non, ce n’est définitivement pas le genre de la maison. La seule idée d’imaginer Matt passer des heures à rédiger un poème pour l’envoyer secrètement à son crush lui paraît ridicule. Non, ça serait plutôt le genre d’un élève plus silencieux, peut-être @Sheraz Mahal ou @Hati Abercombi . Mais elle sait que même s'ils sont introvertis et silencieux, ils ne sont pas hésitants à ce point-là non plus. Petit à petit, sa liste de noms avait commencé à se réduire au fil des réflexions et en espionnant discrètement ses cibles. Au final, il restait un nom en particulier qu’elle avait ajouté dès le début et qu’elle n’avait jamais retiré.

Du coup, cette après midi là, Antor eu le déplaisir de se retrouver soudainement face à face à Eyna qui le dévisageait droit dans les yeux en approchant beaucoup trop son visage de celui du garçon. Elle ne dit absolument rien pendant de longues secondes…Elle le regarde juste.

Et puis, sans se justifier, elle s’installe soudainement à côté d’Antor, sort un petit carnet et une plume, et commence à écrire. Quand elle termine, elle montre ce qu’elle a écrit au garçon sans rien dire.

Qu’est-ce que tu penses d’Artémisia ? J’ai besoin de réponses.

Ensuite, elle lui tend sa plume pour lui indiquer d’écrire sa réponse sur le même carnet.

Seul, assis dans un fauteuil à soupirer ses déceptions devant un feu de cheminée ronflant, Antor s'attendait une fois de plus à laisser les minutes se consumer sans rien faire d'autres que de profiter d'un peu de chaleur avant de retourner affronter les courants d'air glaciales parcourant le vieux château. Malgré l'ennui permanent qui le tiraillait, son affliction emplissait chacune de ses pensées, d'idées se faisant toujours plus noires que les précédentes.

Il n'avait pas entendu la porte de la salle commune s'ouvrir. Il ne s'attendait pas à ce qu'un de ses camarades de maison revienne aussi tôt dans l'après-midi alors qu'il y avait encore cours. Le regard dans le vide, un profond désespoir se lisant sur son visage, William restait inexpressif, ne réalisant même pas sa camarade venu s'asseoir en face de lui.

Le jeune homme finit par sortir de son étrange transe démoralisatrice, quand le visage de son amie fut assez proche pour qu'il puisse l'embrasser. C'était un sourire accablé de détresse qu'il finit par lui renvoyer. Son honneur l'empêchait de faire semblant que tout allait pour le mieux. Il préférait encore fuir les rares élèves qu'il considérait encore comme des amis plutôt que les affronter. À ses yeux, parler même en utiliser un diminutif était une marque de respect envers ces interlocuteurs.

N_naelle !?

Antor appréciait énormément Eynaelle: non pas à la manière de certains de ses camarades prêts à tout pour lui plaire, mais comme une des rares personnes qui l'avait toujours respecté malgré son handicap. S'il avait eu vent des rumeurs circulant sur ses possibles ascendances, ça ne changeait rien aux yeux de celui qui vouvoyait même les elfes de maison officiants à Poudlard, et concernant celles beaucoup plus avilissante lui collant à la peau, il ne pouvait tout simplement pas y croire.

Son abattement était tel que le jeune poufsouffle ne prenait même plus la peine de se munir de son carnet pour communiquer préférant simplement ignorer les questions en tournant le dos à ceux qui osait encore venir le voir. Mais quand il lut enfin la question que son amie lui collait sous son nez, ses yeux s'agrandir, ses pupilles se dilatèrent et sa bouche s'entrouvrit sous la surprise. Une foule de questions et d'incompréhension lui traversent l'esprit.

Qu_quoi?

Il lui avait toujours semblé faire preuve de discrétion au sujet des lettres. Eynaelle n'était rien sensé savoir à ce sujet. Il se reprit bien vite en attrapant ce qu'elle lui tendait. S'il se refusait de mentir quoi qu'il en coûte, il pouvait toujours essayer de noyer le poisson ou de détourner la conversation sur un autre sujet.

Pourquoi voudriez vous me parler de notre préfète? A t'elle quelque chose à me reprocher mademoiselle Sanderson?

italique=écrit

Quand Eyna a une idée en tête il n’y a pas grand chose qui peut la distraire, pas le calme de la salle commune, l’état de détresse apparent d’Antor, les règles de la bienséance, ou toute forme de logique.

“Antor William D’Avalon.”

Dit-elle dramatiquement en réponse à la surprise de Will, c’était toujours très rare de la voir prendre quoi que ce soit au sérieux, mais cette fois, elle avait l’air tellement sérieuse que ça en deviendrait presque absurde. Elle appréciait Antor et elle tenait à son bonheur, mais pas autant qu’elle tenait au bonheur de la préfète de Pouffy. Quelques sacrifices pouvaient être faits pour une cause aussi noble.

Eyna ne dit rien mais quand elle lit la réponse de Will elle fronce les sourcils et fixe le garçon du regard pendant de longues secondes très gênantes sans bouger. Elle finit par reprendre le carnet et écrire rageusement :

Tu réponds à une question par deux questions. T’as déjà pensé à te lancer dans la politique ?

Je suis pas une experte en amour, je pense même être la personne à Poudlard qui en sait le moins à ce sujet. Mais ce que je sais, c’est quand on veut quelque chose faut se bouger le cul pour l’avoir.

…Et Eyna n’a jamais été très forte pour la subtilité, elle ne peut pas avoir la moindre certitude qu’Antor est l’auteur de ces lettres, mais c’est un candidat qui lui semble très possible, elle a déjà discuté avec lui par carnet et c’est le seul élève de Poufsouffle qui sait écrire comme un poète. Et ça ne l’étonnerait pas qu’Antor ait un crush sur Artémisia, même s'il n’était pas l’auteur des lettres. Chez les pouffy, il n’y a pas grand monde qui serait plus désirable qu’elle.

Ne souhaitant pas révéler son amour secret, le jeune homme avait décidé de feindre l'ignorance. Il ne pouvait savoir si Eynaelle était au courant pour les lettres ou si elle avait simplement remarqué les discrètes œillades qu'il lançait par moment en direction de l'élue de son cœur.

Impassible, il soutint un moment le regard de son amie. Le silence devenant pesant entre eux, il commença à mordiller ses lèvres mal à l'aise alors que les yeux de la jeune femme pourtant si clair s'assombrissaient. William n'avait jamais vu Eynaelle perdre patience avec lui alors qu'elle était la seule personne à prendre le temps de communiquer par écrit avec lui.

L'écriture de la demoiselle reflétait l'état d'exaspération dans lequel son petit jeu, pour esquiver sa question, l'avait mise. Malgré la perche qu'elle lui tendait pour tourner encore un peu plus longtemps autour du pot, il était maintenant hors de question pour lui de jouer l'idiot plus longtemps. Il avait bien trop d'estimes envers sa camarade pour se rabaisser à ce manège et lui faire perdre plus de temps.

Pourtant, il ne voulait pas se dévoiler au grand jour sans connaitre sa motivation réelle. Il avait honte de lui-même, de son handicap, de ses résultats scolaires et des problèmes financiers pesant sur sa famille. Malgré les dernières réponses encourageantes de sa bien-aimée, il ne souhaitait pas qu' @Artémisia MacKintosh apprenne qu'il était l'auteur anonyme des lettres par un.e autre que lui. Il n'avait pas besoin qu'elle rajoute couard, peureux ou lâche à la longue liste de défauts qu'il se trouvait et qui lui collait à la peau.

Bien qu'il avait toute confiance en Eynaelle, ses sentiments envers la préfète étaient bien trop forts pour les jouer sur un coup de dés et les dévoiler à la première connaissance venue. Il ne se confierait pas sans qu'elle ne lui avoue les véritables raisons de leur discussion au préalable.

Soyez plus précise, je vous prie. De quoi parlez-vous exactement ? Que savez-vous ou pensez être la vérité ? Et pourquoi cela vous intéresse-t-il autant ?

Résignée, l'attitude du jeune homme venait de changer du tout au tout. Ce n'était plus de la surprise qu'on pouvait lire dans ses yeux. Il avait maintenant un visage grave et sévère et son regard reflétait le même sérieux qu'on pouvait déceler dans celui de sa camarade.

Contrairement à William, Eyna n’avait aucun mal à supporter les moments gênants, surtout quand c’était pour le bien de ses amis. Elle sera patiente et survivra au cringe aussi longtemps que nécessaire. Elle était exaspérée ça oui, mais surtout par le fait qu’elle a envie de pousser Antor dans les bras de Misia immédiatement. Si elle n’a pas ce qu’elle veut au bout d’une heure ou deux, elle sera bien obligée de recourir à de la magie noire. Elle a l’impression que c’est le strict minimum avec ces deux-là. Elle attrape le carnier et se mets à écrire rageusement, son écriture est beaucoup plus propre et lisible que celle de William, mais globalement on peut décortiquer en plissant les yeux.

Je te l’ai déjà dit, arrête de me vouvoyer. Pas de ça entre nous.

Tu veux de la précision ? Tous les soirs, je dors dans la même chambre que Misia. Je lui parle tous les jours. À Poudlard, personne n’est plus proche d’elle que moi.

Beaucoup trouvaient même qu’Eyna et Misia étaient un peu trop proche, plus que ce que de simple amies devraient être. La vérité c’est qu’Eyna c’était déjà posé la question, ça ne la dérangerait pas particulièrement d’être en couple avec Misia, mais ça serait une sacrée trahison envers son amie parce qu’elle n’éprouve pas vraiment d’amour pour elle. La preuve, elle ne ressent aucune jalousie à l’idée de la pousser dans les bras d’un garçon.

Et disons que je l’ai pris plusieurs fois en train de lire certaines lettres.

Et je sens que Misia c’est le genre de fille qui peut te plaire.

Que ce soit toi ou pas qui lui envoie du courrier, il serait temps de se bouger.

Après cette phrase, Eyna lève se plume et la pointe vers le visage de William tout en fronçant avant de dessiner un espèce de cercle dans les airs. Quand Antor ne comprend pas son geste tout à fait claire, elle finit par conclure avec un simple :

Aussi, tu es plus beau quand tu ne fais pas la gueule.

Antor William d'Avalon avait des principes et une morale qu'il n'était pas prêt à transgresser. Cela faisait maintenant plus de deux ans qu'il connaissait @Eynaelle Sanderson et ce n'était pas la première fois qu'elle lui demandait de la tutoyer. Que ça puisse l'énerver encore plus qu'elle ne l'était actuellement, ne changeait rien à la réponse qu'il lui avait toujours donné.

Mademoiselle Sanderson, vous le savez pertinemment ; Jamais je n'oserais manquer de respect envers quiconque et encore moins envers vous.

Au vu de son écriture, le jeune homme sentait que son amie n'allait pas le lâcher. Il était même intimement persuadé qu'elle allait révéler ses doutes à @Artémisia MacKintosh s'il ne le faisait pas de son plein gré. Au pied du mur, gêné et rougissant sous son compliment, Will se leva vaincu ; il poussa un soupir en lui redonnant le carnet.

A_At_te_tend_dez i_ici j_je re_reviens.

Il n'avait aucune intention de s'enfuir, la sentence serait bien trop lourde à porter pour lui. Il partit en direction de son dortoir, n'ayant de toute façon aucune autre sortie que la salle commune ou son obstinée d'amie était capable de l'attendre toute la nuit si nécessaire.

Will réapparut son carnet entre les mains et le tendis à la jeune femme sans dire un mot. Il n'avait pas besoin de parler les brouillons de lettre, idées de vers barrés et rimes encore inutilisées parleraient pour lui. Il la laissa prendre connaissance du contenu de son carnet reprenant celui de son interlocutrice au passage, anticipant l'inéluctable réaction qu'elle ne tarderait pas à avoir. Elle était la première à poser ses yeux dessus. Même sa sœur ne savait pas l'amour qu'il portait en secret à la préfète.

Elle est tout ce que je ne suis pas et que je ne deviendrais jamais. Comment voulez-vous que je lui avoue ? Je ne suis rien de plus que la honte de ma famille. Au mieux, elle me regardera avec pitié ~~et au pire~~

Il n'osait même pas imaginer les conséquences que pourraient avoir cette histoire si elle s'ébruitait dans tout Poudlard ce qui avec Chelsea ne manquerait pas d'arriver. Pourtant, avec cette dernière lettre qu'elle lui avait envoyée, il était pris au piège entre rejet et perte de patience. Pour la première fois depuis le début de l'année scolaire, il ne savait pas quoi lui répondre.

Eyna fronce les sourcils mais hoche la tête quand Antor choisit de partir, elle reste assise, les bras croisés à tapoter un doigt contre son coude. En y réfléchissant, il y avait définitivement quelque chose qui lui échappait dans cette histoire, mais elle aurait dû s'y attendre.

Quand Antor revient, Eyna ne dit rien, elle incline simplement la tête sur le côté, attrape le carnet, et se met à lire silencieusement. Au début elle sourit, puis elle rougit un petit peu, à certains moments elle regarde Antor avec un air confus, mais elle ne dit rien, elle lit juste attentivement sans faire de commentaires. Elle reprend le carnet et se remet à écrire, cette fois plus lentement avec plus d’hésitations.

Tu es fou amoureux d’Artémisia, mais tu crois qu’elle va avoir pitié de toi juste parce que tu as du mal à parler ?

Elle n’est pas comme ça.

Tu as une vision très rose bonbon de Misia, mais est-ce que tu t’es déjà demandé ce qu’elle veut elle ? De ce qu’elle aimerait avoir en amour ?

Elle lui montre ce paragraphe sans lui donner l’occasion d’écrire, quand il finit de lire elle reprend et termine sa pensée.

Moi je le sais. Elle veut juste être aimée par quelqu’un de bien.

Tu es en train de fataliser pour rien. Soit honnête avec elle et avec ce que tu ressens pour elle et je peux te garantir que tu lui plairas.

Eyna lui laisse le carnet cette fois, elle ajoute juste à voix haute

“Je veux juste que Misia soit heureuse.”

Elle ne savait pas combien Antor en savait sur la préfète, d’après son carnet et les lettres elle aurait tendance à supposer que c’est presque rien. Il y a une grande différence entre observer une fille de loin, et dormir à côté d’elle tout les jours. Mais ça veut dire qu’Antor ne sais probablement rien sur Lyes, sur la maman de Misia, sur les traumatismes de la préfète. C’était délicat, une partie d’Eyna avait envie de le prévenir pour qu’il ne blesse pas accidentellement son amie, mais ce n’était pas à elle de révéler ces secrets.

Le jeune poufsouffle attendait avec appréhension la réponse d'Eynael tandis qu'elle lisait avec attention ses lettres. Il s'attendait à voir son amie se moquer de lui, monter sur ses grands hippogriffes, s'énerver encore plus qu'elle ne l'était déjà contre lui, essayer de le faire réagir en lui criant dessus, le taper avec son carnet ou même le traîner de force devant @Artémisia MacKintosh Étonné, il fut soulagé que ce ne soit pas le cas.

La réaction de sa camarade et les mots qu'elle écrivait, prouvaient une fois de plus qu'elle était bien plus humaine que la plupart des élèves, malgré les rumeurs qui lui collaient à la peau. Antor se trouvait chanceux d'avoir une telle amie et lui était reconnaissant pour le soutien qu'elle lui avait accordé durant ces quelques années. Il lui sourit tristement en comprenant la méprise malgré les quelques vérités dans ses dires. Certes, il ne connaissait Artémisia que de loin, mais Eynaelle n'était pas une sang pur, elle ne pouvait pas forcément comprendre certaines obligations que ces familles pouvaient attendre de leurs descendances.

Vous ne comprenez pas, je vais rater mes Buses, je suis incapable de lancer le moindre sortilège. Même si ce n'est pas elle qui me repousse, Poudlard nous séparera et si ce n'est pas le cas, c'est une sang pur, sa famille s'en chargera. Mon père est ruiné et loin du pouvoir politique, je n'ai rien à offrir, aucun avenir, ni richesse.

Il était allé trop loin avec ces lettres. Jamais il n'aurait dû écouter son ancêtre et céder devant les vaines menaces du fantôme. Il aurait été renvoyé de l'école sans qu'Artémisia ou Eynaelle ne soient au courant de ses sentiments. De son point de vue et avec du recul, ça aurait été la meilleure chose à faire. Will n'avait aucune envie de lui faire de la peine ou de la blesser, mais c'était plus judicieux de mettre fin à toute cette histoire avant qu'il ne soit trop tard.

Je n'aurais jamais dû écrire ces lettres. Dites-lui que ce n'était qu'une plaisanterie, je vous en prie. C'est le moindre mal avant que ça n'aille plus loin.

Le jeune d'Avalon avait honte de lui. Mentir même par procuration n'entrait pas dans son code d'honneur, mais savoir que mademoiselle McKintosh pourrait devenir malheureuse à cause de ses sentiments lui était encore plus insupportable. Son regard se portant sur ce qu'il considérait comme un ramassis de bêtises pondu par Chelsea, lui donna une idée. Une idée qui pouvait peut-être contenter tout le monde dans cette histoire et ne faire de tort qu'à lui-même. De sa poche, soigneusement pliée avec soin, il sortit la dernière lettre d'Artémisia.

Prenez là ! Dites-lui que c'est vous, s'il y a une once de vérité dans ce journal, vous pourriez être heureuse.

Quand Eyna attrape le premier message d’Antor elle commence tout juste à comprendre le cœur du soucis, apparemment, son ami a de sérieux problème de confiance en lui. Ou alors il connaît extrêmement mal Misia. Il faudra probablement qu’elle fasse quelque chose à ce sujet un jour…Mais en réalité,Misia serait la mieux placé pour faire quelque chose, donc en quelque sorte, en le poussant vers la préfète elle fait d’une pierre de coups. Mais visiblement, la méthode douce n’a pas fonctionné, il va falloir sortir les enchantements lourds.

Avec un petit sourire malicieux, elle prend le cahier et écrit simplement :

Donc tu ne serais pas jaloux si Misia était amoureuse de moi ? Si elle t'ignorait complètement pour me donner toute son attention ?

C’est vrai que ça ne serait pas plus mal, j’ai toujours dit qu’elle était jolie moi. Et je pourrais juste dire que c’est moi l’auteur secret et tous les sentiments que tu as réussi à provoquer chez elle se dirigeraient vers moi.

Mais bien sûr, ce n’était que de la provocation. Si Eyna essayait de se faire passer pour l’auteur secret Misia lui rirait au nez. Eyna dévisage Antor du regard pour déceler ses vrais émotions et fini par dire

Tu auras beau dire ce que tu veux, je sais que cette idée ne te plait pas. Alors vu que tu t’obstines, tu ne me laisses pas d’autres options. Pour ma défense, je n’avais vraiment pas envie d’aller aussi loin.

Eyna se lève, et prend avec elle le carnet contenant les lettres enflammés d’Antor dans sa main. Et les lève face à lui et cette fois, elle ne me prend même pas la peine d’écrire son message sur le papier, elle lui dit directement :

“Tu as une semaine pour te révéler à Misia. Si tu ne le fais pas, Chelsea recevra une page au hasard de ce journal tous les jours jusqu’à ce que tu avoues tout.”

Eyna en avait honnêtement pas grand chose à faire des excuses d’Antor. Ce n'était que ça, des excuses. Elle imagine bien que ses raisons sont complexes, mais vu que les mots ne peuvent pas régler ce problème…
Qui plus est, @Chelsea Waldorf avait déjà écrit plusieurs articles autour d’Eyna, plus étonnant encore, ils étaient plutôt positifs selon les standards de la petite chippie. Donc nul doute qu’une lettre comme ça envoyé par Eyna serait prise au sérieux.

INFOS FICHE DE PERSO

DEC.23-FEV.24

L'amour le plus discret laisse par quelque marque échapper son secret. Ft Eynaelle