Another One Bites The Dust (Freya)

Faisant les cents pas dans mon bureau, je me contentais de réfléchir, les mains dans le dos à la situation familiale du moment. Bien que cela s’arrangeait avec Finn, Siobhan quand à elle semblait prendre quelques distances. Mais, pour une fois, je n’avais rien dit, préférant la laisser respirer un peu suite à ce qu’elle avait vécu.
Celle qui m’inquiétait énormément en revanche, c’était Freya. Plusieurs petits détails montraient qu’elle n’allait clairement pas bien en ce moment. Certains professeurs m’avaient exprimé une attitude étrange, voir bizarre. Elle s’enfermait dans la solitude, elle avait tendance à se replier sur elle même. Ce qui ne ressemblait pas à Freya. Et, bien sûr, je n’avais pas oublié l’épisode suivant leur retour aux Grottes de Gargareth, qui avait été plus qu’étrange à son sujet. Tout comme Siobhan, j’avais décidé de laisser filer, ne rien dire. Car à chaque fois que j’essayais de les aider, je faisais semblait-il plus de dégâts qu’autre chose… Mais elle n’en demeurait pas moins ma nièce et filleule, que j’avais promis de protéger sous la demande d’Eochaid. Qui étais-je pour refuser ça ? Au final, mes deux promesses à Ether et Eochaid me donnait le mauvais rôle, et s’ils avaient encore été là… J’aurai pu rester l’oncle et père, simple et aimant que j’aurai du être.
Prenant mon chapeau, je le mis sur ma tête et… je tranplanais immédiatement dans le dortoir des Serdaigles. Frappant à celui de Freya, j’entrouvrais la porte et sans rentrer je commençais à dire :

« Freya ? Tu es là ? » demandais-je, ma tête dans l’embrasure de la porte.

Marquant un temps d’arrêt, je réfléchissais au meilleur moyen de l’approcher sans qu’elle s’enfuit ou sans qu’elle noie le poisson. La main toujours sur la poignet de la porte, je tentais une approche :

« J’aimerai qu’on discute toi et moi, si tu as deux minutes. C’est rien de grave. Juste qu’en ce moment… Je te trouve un peu distante et… ça commence à m’ennuyer. Déjà que c’est pas la joie avec Sio, j’ai pas envie de laisser pourrir une autre liaison familial... »

J’eus alors une petite idée. Je me transformais en chien, et au lieu de passer ma tête, je passais tout simplement une truffe pour lui dire que je venais en ami. Je savais qu’elle aimait bien quand je prenais cette forme.

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Amato Animo Animato Animagus

Directeur de Poudlard

Another One Bites The Dust

Vendredi 15 décembre 19h30

La journée de cours s'était déroulée sans perturbation particulière et j'avais rapidement mangé avant de remonter dans mon dortoir. Ces derniers temps, j'étais plutôt silencieuse, concentrée sur ma formation avec Fearchach. Je voyais régulièrement le mage noir et je suivais de façon assez assidue ses enseignements. Pour le moment, je parvenais à garder la tête froide et à suivre mon plan. Pendant combien de temps ? Je l'ignorais ... Mais force est de constater d'en apprendre toujours plus sur la magie, aussi sombre était-elle, restait grisant.

Apprendre la magie noire me nourrissait, au sens propre du terme. C'est pourquoi je passais de moins en moins de temps dans la grande salle, peu importe l'heure du repas. Seules les personnes me connaissant bien avaient pu voir un changement : j'étais plus solitaire, moins souriante ... La Freya, vive d'esprit mais aussi extrêmement sociable, était devenue une jeune femme dans sa bulle. Le seul qui parvenait à m'en sortir était @Zion Webb. Sa présence m'allégeait tellement le coeur qu'il ramenait le sourire que j'avais pourtant toujours sur les lèvres avant mon apprentissage.

Alors, lorsque je n'étais pas en cours ni avec Fearchach, j'étudiais dans mon lit, ou dans tout autre endroit vide de toute âme. C'est pourquoi, à cette heure, je me trouvais dans ma chambre, un livre récupéré chez Barjow et Beurk grâce à @Brynn Gwent dans les mains : "Le Codex des Malédictions : Rituel et Pouvoir dans l'Obscurité".

Je sursautai alors que quelqu'un frappait à la porte. Immédiatement, le livre fut mis sous la couette et j'entendis la voix de mon oncle. Lorsque je vis la truffe de l'animagus, je souris doucement. J'adorais les animaux et je trouvais ce pouvoir tellement intéressant ...

"Entre ..."

J'avais totalement conscience que j'étais différente, et cela m'embêtait un peu de ne pas avoir été plus subtile que cela. J'allais devoir rassurer mon oncle ... Et je pensais savoir comment.

"Tout va bien, ne t'en fais pas ... Je ne vais quand même pas t'expliquer ce qu'on ressent lorsqu'on a le coeur brisé ?"

Oui, j'allais clairement jouer la carte Blake ... Cela faisait plus d'un mois qu'il était parti, et mon coeur s'était apaisé, mais je ne voyais pas comment faire autrement pour convaincre mon oncle que mon attitude était logique.

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Mon flair détecta une odeur de vieux livre et de renfermé. Rien de bien alarmant en somme, car nous étions quand même dans un dortoir Serdaigle. Reprenant forme humaine, je passais la porte avec calme et je jetais un sourire à ma nièce. Mes yeux passèrent d’abord sur son visage, la trouvant fatigué. Sans un mot, je balayais l’endroit du regard, d’un air nostalgique, me remémorant mes propres souvenirs d’étudiants ici, mais du côté des garçons, avec Dilshad.

« Le coeur brisé ? Hm. Non, je connais je crois. »

Même si ce n’était pas du même ordre… Je savais qu’elle traversait une phase de rupture. Mais je trouvais quand même étrange que cela l’affecte autant. Bien qu’elle ait le coeur d’un Korrigan c’était quand même curieux d’en arriver jusque là pour une simple amourette. Entrant donc, je fis le tour rapide du propriétaire, m’asseyant finalement sur le lit.

« Je ne suis pas certains que ça aille tant que ça, Freya. »

Je me mis à croiser les bras et à la regarder dans les yeux. Je me rappelais très bien de ce qui s’était passé le jour où elle était aller à l’infirmerie. J’avais laissé Maeve et sa mère s’en occuper, car ce n’était pas mon rôle de parrain d’agir ainsi quand les parents étaient dans les parages. Mais, j’avais été fort inquiet et j’étais convaincu que depuis ce jour là, ça n’allait pas non plus. Elle était dans une espèce de spirale négative, et je sentais que c’était quelque chose de bien plus gros. Cependant ; je n’arrivais pas à saisir l’origine de son mal être.

« Tu sais, avant que sa transformation ne soit définitive, j’ai promis à ton père que je veillerai sur toi comme on veille sur ses propres enfants. »

Je la fixais toujours dans les yeux. Je n’avais bien évidemment pas promis que cela. Il m’avait aussi fait promettre de l’éliminer sur le champs s’il devenait un danger pour elle et Maeve. J’espérais que ce n’était pas le cas, de tout coeur.
En réalité, ce qui était le plus étrange à mes yeux, c’était que depuis Septembre, elle n’était pas revenue me voir pour parler de son père. Soit elle avait perdu espoir, ce dont je doutais fort au vu de sa détermination… Soit elle avait trouvé ailleurs. Et, comme l’avait dit notre discussion précédente, il n’y avait qu’une seule forme de magie que je m’étais refusé d’essayer pour sauver mon frère.
Parce que je savais qu’elle n’était pas bonne, et qu’elle n’apporterait rien de bon. Mais… j’avais peur que Freya, elle, n’en soit pas aussi convaincu.

« Tu es distante, tu agis étrangement. Tu ne viens plus me voir pour parler de ton père. Je sais que je t’ai un peu vexé quand je disais que tout espoir était désormais proche de zéro, mais ce n’est pas une raison pour m’en vouloir. »

Je croisais les bras, et finalement je me relevais, la regardant dans les yeux, bien décidé à la confronter à mes soupçons d’entrée de jeu.

« Est-ce que tu as tenté quelque chose d’imprudent et que je t’avais fortement déconseillé lors de notre dernière discussion Freya ? »

Vu comment j’étais, il valait mieux me répondre, et me dire la vérité.

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Another One Bites The Dust

Vendredi 15 décembre 19h30

Je soupirais doucement. Mon oncle était très fort pour prêcher le faux pour savoir le vrai. Mais, de mon côté, je savais très bien que je ne pouvais pas lui dire la vérité. Cela faisait un mois et demi que j'avais accepté de devenir l'apprentie de Fearchach, et il était vrai que j'avais pris mes distances avec ma famille. J'avais été stupide de ne pas faire attention à cela. Trop occupée à ne pas vouloir montrer que je m'adonnais à la magie noire, j'en avais oublié que j'étais quelqu'un de normalement sociable et enjouée.

Remontant ma couette sur moi, comme si j'avais un peu froid, je poussais légèrement le livre sous mes fesses, sachant pertinemment que personne ne viendrait le chercher là. Restant silencieuse, j'écoutais Luke me dire qu'il avait promis à mon père de s'occuper de moi. C'était bien beau, mais j'aurais préféré qu'il s'occupe de Fearchach au lieu de s'occuper de moi ...

"Ecoute, l'épisode des gobelins m'a quelque peu échaudée ... Et je ne suis pas la seule. Je sais bien que je suis un peu plus distante mais ce n'est pas évident ces derniers temps. Blake est parti sans un mot, Maman reprend sa vie sentimentale dans les bras d'un homme que je trouve désagréable et j'ai l'impression que tout le monde oublie Papa ... Et en effet, notre discussion du mois de Septembre m'a refroidie. Tu as bien mieux à faire qu'à t'occuper d'une gamine qui ne supporte pas son futur beau-père."

De mon côté, je gardais la technique de donner une partie de la vérité tout en cachant ce qui était le plus important. Evidemment que l'histoire entre Jameson et Maeve m'avait agacée, que je n'avais toujours pas digéré le fait que je sois la seule à ne pas avoir compris la nature de leur relation. J'ignorais d'ailleurs si Oncle Luke était au courant du scandale que j'avais fait au ministère ...

"Je ne vois pas comment cela serait possible puisque tu as pris soin de garder avec toi les livres qui auraient pu m'aider ... J'ai pourtant réussi à rentrer dans la réserve de la bibliothèque, mais étonnamment, il n'y avait rien concernant la magie noire ..."

Je forçais un sourire, voulant lui faire comprendre que je n'étais pas dupe.

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Passant ma tête vers l’extérieur, je regardais Poudlard avec mélancolie. On avait toujours eu une vu imprenable d’ici. Alors qu’elle parlait, une pierre me tomba au niveau de l’estomac et je me retournais, peiné. J’étais triste, par ses propos et surtout pour elle, qu’elle vienne à en penser ça. D’une voix douce, calme et rassurante je me déclarais :

« Freya… Personne n’oublie ton père. »

Ma voix s’était brisée. Parce qu’il n’y avait pas une seule journée sans que je pense à lui dans cette fichue existence. Si seulement, il avait pu être parmi nous, la situation aurait été si différente. Je savais que je n’aurai pas été le même homme, et que je n’aurai pas fait les erreurs que j’avais pu faire. Eochaid avait toujours été le seul qui avait eu un contrôle et une emprise sur moi.

« Je sais que ce n’était pas une épreuve facile. Mais vous en êtes tous sortis plus victorieux et plus grands, parce que vous êtes d’excellent sorciers en devenir. »

Je marquais une pause, passant ma main derrière ma nuque d’un air gêné vis à vis de ce que j’allais dire. Je réfléchissais à un angle d’attaque et je pris des pincettes pour dire :

« Ce n’est pas parce qu’elle reconstruit sa vie qu’elle oublie pour autant ton père. Jameson est quelqu’un de bien, je le connais depuis des années, et quoi qu’on te dira ou que tu pourras imaginé à son sujet, c’est un homme au grand coeur. »

Je marquais une pause. Ca m’écorchait le cul, vraiment, de devoir défendre Clearwater mais… en même temps, c’était la vérité. Personne ne pouvait avoir le coeur de Maeve mieux que Jameson. Ils étaient finalement fait l’un pour l’autre et c’était exactement la personne qui lui fallait. Ce crétin d’écossais ne devait jamais entendre ce que je venais de dire à son sujet et je faisais confiance malheureusement à Freya sur le sujet.

« Moi aussi, je reconstruis ma vie. Avec… curieusement la femme qui était peut être celle de ma vie à une époque et que j’ai pas calculé. La vie est longue, et elle est compliquée. Elle frappe fort, dur. Mais il y aura toujours des personnes pour t’aimer dans cette existence malgré tous. C’est ce que j’en ai appris... »

Je me rapprochais d’elle, et finalement, je passais un bras par dessus son épaule pour la serrer contre moi et lui faire un baiser dans les cheveux. Je détestais la voir dans cet état, et ça me touchait énormément de la voir triste à ce point là.

« Ce n’est pas possible parce que la Magie Noire n’est pas la solution. Elle n’apporte que du malheur supplémentaire. Ce sont des illusions de solutions, des fantômes. L’histoire est assez fournie en la matière, aucun Mage Noir n’est arrivé à trouver son bonheur en prenant cette voie là. Il n’y a que mort, souffrance et solitude. Ne prends pas cette voie là. »

Je lui passais la main sur le visage, d’un air désolé et profondément affecté. Avec calme je lui relevais le visage en passant ma main sous le menton et je la regardais dans les yeux.

« Il faut que toi aussi, tu ailles de l’avant Freya. Un jour, on trouvera une solution, et par la meilleure des magies qu’il soit. Basé sur l’amour et l’espoir. Pas sur des illusions. »

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Vendredi 15 décembre 19h30

Alors que mon oncle se tournait vers la fenêtre, je ne pus retenir un tic au niveau de l'oeil. Ce tic était apparu quelques semaines après le début de mon apprentissage auprès de Fearchach. Il était le symptôme d'un manque de sommeil. Bien sûr, l'apprentissage ajouté à ma scolarité étaient bien trop énergivore pour une jeune femme de mon âge, qui débutait de zéro en matière de magie noire.

Captant mon tic, je fermais quelques secondes les yeux, prenant une inspiration profonde pour décontracter mon corps. Habituellement, je prenais une potion afin de reprendre de l'énergie, mais je ne pouvais pas le faire ici sans inquiéter Luke. Les paroles qu'ils me lançaient ne firent qu'approfondir la peine que j'avais au fond de moi. Il ne se rendait pas compte de ce que j'avais enduré ... Comment pouvait-il le savoir ?

"Tu admettras quand même qu'une grande famille unie Cynfeirdd et Korrigan a dû tout essayer ... Cela signifie qu'il va falloir regarder du côté de ce qui est ... moins conventionnel."

Je n'avais pas envie de parler de Jameson. Je ne voulais pas me retrouver en colère comme j'avais pu l'être envers lui, puis envers ma mère et même envers Hua. Je comprenais au fond de moi que ce n'était pas Jameson le problème ... mais ... et cela m'en coûtait de le penser ainsi, de celle de ma mère. Car oui, en 1 mois d'apprentissage avec Fearchach, cela avait eu le temps d'atteindre mon coeur.

"Oui, mais ta femme est morte ... Pas mon père."

Voilà que je me refermais de nouveau. Oui, il avait le droit de refaire sa vie, et d'après ce que j'avais lu dans le Chelsea Express, il s'agissait du professeur de potions, directrice de gryffondor de surcroit.

Profitant de ces quelques secondes de tendresse, faisant tomber quelques unes de mes barrières, je plongeais mon regard océan dans le sien, je finis par lui demander :

"J'ai ... fait quelques recherches ... et ..."

Pouvais-je lui faire confiance ? Oui, évidemment ... Mais j'ignorais tout de ce que Brynn m'avait envoyé quelques jours avant.

"Que sais-tu au sujet des pierres d'âme ? Et s'il te plait, dis-moi tout et n'évite pas la question. Je ne suis plus une petite fille."

La balle était dans son camp.

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Je la libérais de mon étreinte, et je m’assombrissais légèrement. Je ne me rendais pas compte à quel point elle était désespéré. Enfin, j’avais minimisé la situation. Prenant en plein visage que ma femme était morte, et que je n’avais rien pu faire avec Eochaid, je me levais pour commencer à faire les cents pas, visiblement en pleine réflexion et assez contrarié. Mes soupçons devenaient de plus en plus solide, quand à ses recherches sur la magie noire. D’ailleurs, vu son état actuel de fatigue, peut être même qu’elle était déjà en train de la pratiquer. Je m’arrêtais, une vague d’angoisse m’envahit alors. J’étais en train d’échouer à nouveau. Et là, sur quelque chose de dangereux, à savoir la protection de ma filleule, que j’avais promis à mon frère.

« On y travaille encore, mais ce genre de magie prend du temps à contrer. Et je te répète que si on n’y arrive pas, c’est que la magie est complexe à déstructurer. C’est… il faut du temps pour contrer ce genre de Maléfice. Normalement, elle est sensée être irréversible, car la volonté de nuire est tellement forte qu’elle s’imprime dans le corps de l’autre. »

Je la regardais, mâchoire contractée. Qu’est ce que j’étais sensé faire… J’étais bouleversé. Eochaid m’avait fait promettre de l’éliminer si jamais sa fille ou Maeve se mettaient en danger pour lui… Et, plus le temps avançait, plus j’avais la conviction que j’allais devoir en arriver là. A ce point de non-retour.

« Je ne sais pas grand-chose sur la Pierre de l’âme, pour la simple et bonne raison que cette forme de magie est l’une des plus obscures existantes. Freya… Regarde moi. »

Je m’avançais vers elle et je la regardais dans les yeux pour dire d’un ton sans appel.

« Est-ce que tu es allé trop loin, et que tu pratiques déjà la Magie Noire pour sauver Eochaid ? »

Je la regardais dans les yeux, d’un ton suppliant. J’étais vulnérable, et je voulais savoir la vérité. J’étais même prêt à utiliser la Magie pour extraire les pensées de ma nièce, car là, on arrivait à un niveau de dangerosité extrême. Une vague d’angoisse m’envahit et mon cerveau calcula l’ensemble des probabilités de l’issue d’une telle situation. Et tous les scénarii montraient qu’elle allait se mettre en danger. La majorité des principes de magie noire liés à ce genre de maléfice demandait un prix tellement fort à payer qu’il était hors de question qu’elle en arrive là.
Quitte à tenir la promesse faites à mon frère, et à l’éliminer comme il me l’avait demandé. Supprimant ainsi le problème et les solutions qu’elle essayait de trouver désespérément.

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Vendredi 15 décembre 19h30

Je fixai mon oncle droit dans les yeux, captant sa préoccupation évidente. Mon cœur s'emballait, un tourbillon de pensées agitant mon esprit. L'idée de lui livrer toute la vérité me traversait l'esprit, mais une appréhension tenace me retenait, me soumettant à la peur des conséquences. Luke était bienveillant, mais sa nature protectrice pouvait parfois virer à l'excès, et j'avais peur de sa réaction face à la vérité.

Que devais-je faire ? C'était la question qui tournoyait sans cesse dans mon esprit, comme une tornade insatiable. D'un côté, je sentais le poids de la responsabilité qui pesait sur mes épaules, la promesse que j'avais faite à mon père de le sauver coûte que coûte. D'un autre côté, je ressentais l'étau de la loyauté envers mon oncle, qui se souciait sincèrement de moi et qui cherchait à me protéger. Entre ces deux pôles, je me retrouvais piégée, tiraillée par des obligations contradictoires.

D'un côté, il y avait Fearchach et l'apprentissage de la magie noire, une voie sombre et dangereuse vers laquelle je me tournais dans un désespoir croissant. Cette voie semblait offrir une lueur d'espoir pour sauver mon père, mais à quel prix ? Était-ce vraiment la seule solution ? Mes nuits sans sommeil étaient remplies de doutes et de craintes, mais aussi d'une détermination farouche à réussir, quelle qu'en soit la méthode.

De l'autre côté, il y avait Luke, mon oncle aimant et protecteur, qui cherchait à me garder loin des ténèbres de la magie noire. Ses yeux empreints d'inquiétude me rappelaient ma vulnérabilité, mais aussi l'amour inconditionnel qu'il portait à ma famille. Était-ce égoïste de ma part de poursuivre cette quête désespérée au mépris de ses préoccupations légitimes ? Je me sentais déchirée entre le désir de suivre ma propre voie et la nécessité de respecter les souhaits de mon oncle.

Dans cet équilibre précaire entre le devoir et le désir, je me sentais perdue, incapable de trouver une réponse claire. Chaque décision semblait être un pas de plus vers l'abîme, chaque choix portait en lui le poids des conséquences. Mais je savais que je devais choisir, tôt ou tard. Et lorsque ce moment viendrait, je devrais être prête à affronter les conséquences de mes actions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.

Une boule de nervosité se forma dans ma gorge alors que je rassemblais mon courage, tentant de dissimuler mes propres doutes. "Je comprends tes inquiétudes, oncle Luke", réussis-je à articuler, bien que ma voix trahisse une légère hésitation. "Mais je te promets que je suis prudente. Je suis déterminée à aider Papa, mais je prends soin de ne pas m'aventurer sur des chemins périlleux."

Mes propres paroles semblaient vides à mes oreilles, mais je devais maintenir cette façade de confiance. Je lui offris un sourire contraint, priant pour qu'il ne perçoive pas mes mensonges. "En ce qui concerne la magie noire, je n'ai aucune intention de m'y aventurer", ajoutai-je, luttant pour garder ma voix stable malgré le nœud serré dans ma poitrine. "Je suis consciente des dangers qu'elle représente. Je préfère explorer d'autres avenues pour aider Eochaid, des voies plus sûres et légales."

Un sentiment de soulagement fugace m'envahit lorsque je vis un léger assouplissement dans son expression. Mais sous-jacente, une anxiété persistante demeurait. Mon parrain était perspicace, et je savais que mes paroles pourraient ne pas suffire à dissiper complètement ses soupçons. Je priai silencieusement pour qu'il ne découvre pas mes véritables intentions, du moins pas pour l'instant.

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Je la fixais un long moment, écoutant sa réponse sans rien dire et sans laisser transparaître. Je n’arrivais pas à déterminer si elle mentait ou non. Quoi qu’il en soit, il y avait quand même plusieurs soupçons à son encontre qui faisait qu’elle était certainement loin de cette vérité qui était sorti de sa bouche. Ses multiples questions, plus que précises et ciblées sur la Magie Noire, faisait qu’elle mentait certainement. Mais, en l’absence de preuve, je ne pouvais que la croire et écouter ce qu’elle avait à dire. Qui étais-je pour penser qu’elle trahissait sa parole ? Si elle en était là, à me mentir ouvertement, certainement pour me protéger, cela voulait dire qu’elle était tombé bien bas.

« Très bien, dans ce cas, c’est une sage décision. » dis-je avec un léger sourire.

Toujours assis sur son lit, à côté d’elle, je lui passais une main dans ses cheveux, comme si elle avait encore 8 ans. Qu’est ce que le temps passait vite et pouvait nous voler les plus belles années. Je la voyais encore, courir derrière son père pour vouloir aller à la chasse, mais, trop jeune, elle était souvent contrainte de rester avec moi. Boudeuse, je lui avais alors déjà montré quelques techniques de Métamorphose, afin qu’elle comble sa rebellion. Et, comme Siobhan, j’avais planté des graines volontairement sans qu’elle s’en rende compte pour que, aujourd’hui, elle ait un niveau supérieur à la moyenne.

« Tu sais, l’amour de nos proches nous amène à prendre des décisions folles, dangereuses. Parfois, dans tout ça, on s’oublie. Et on peut devenir tout ce qu’on a juré combattre tous les jours. »

J’essayais d’amorcer ça ainsi. Lui montrer que je n’étais pas dupe, mais que je ne la forcerai pas pour autant à parler si elle n’en avait pas envie. Elle était adulte, désormais, et je ne pouvais pas me permettre de me braquer contre elle sur de simples soupçons. J’étais déjà en train de m’éloigner de mes propres enfants, je n’avais pas non plus envie de m’éloigner de ma filleule.

« Et, dans notre quête insensée de combler le vide qu’ils ont causé, ou dans la recherche de solution… On oublie souvent ceux qui restent. On les néglige, et quand on s’en rend compte, il est généralement trop tard. »

Je l’observais, toujours calmement. Mes yeux se posèrent sur elle et d’une voix tremblante, je concluais mon petit discours par :

« On se ressemble, et c’est surtout ça qui m’inquiète. Ne fais pas les même bêtises que ton vieil oncle. Magie Noire ou pas. N’oublie pas d’aimer ceux qui restent encore comme ils le méritent. »

Je lui ébourrifais un peu les cheveux, et je la contemplais, un peu désolé. Au final, à passer trop de temps ensemble certains de mes traits de caractères avaient déteint sur elle, et pas les meilleurs aspects de ma personnalité. Jusqu’à récemment, j’avais tenté l’impossible pour ramener Eochaid et Ether tous les deux avec la construction d’un Retourneur de Temps, qui avait fort heureusement échoué.

« Si tu as besoin de quoi que ce soit. N’hésite pas. Quelque soit la voie ou les décisions que tu prends. Je préfère qu’on soit deux à suivre le chemin de la folie, que de t’y savoir seule et perdue. »

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Vendredi 15 décembre 19h30

Je n'étais vraiment pas à l'aise avec cette situation. Mentir à mon oncle, sachant qu'il était l'une des personnes de la famille que j'aimais le plus, ce n'était pas dans mes habitudes. Mais j'avais commencé mon apprentissage en magie noire et je savais pertinemment qu'il ferait tout son possible pour m'empêcher de le continuer. Et ses dernières paroles me revenaient en mémoire ... Jamais il n'admettrait que ce recours soit le seul ...

"Néanmoins ..."

Je pris quelques secondes avant de livrer davantage d'informations. Je ne pouvais pas non plus le laisser croire que je ne faisais rien. Je savais pertinemment que s'il m'arrivait quelque chose, si je trahissais Fearchach et qu'il décidait de mettre fin à ma vie ou si je tombais finalement du côté obscur de la magie, il serait le premier à réagir.

"J'ai fait des recherches ... Eochaid n'est plus dans l'ours et ... il semblerait qu'il soit prisonnier de Fearchach. Son âme ..."

Peut-être qu'Oncle Luke serait surpris de m'entendre, pour la seconde fois, parler de mon père en utilisant son prénom. Je ne savais pas me l'expliquer ... C'était comme si, en commençant mon enseignement auprès de Fearchach, j'avais pris un peu de recul par rapport à ce dernier. Au départ, c'était simplement pour que le mage noir le croit ... Mais actuellement, le mage noir n'était pas présent, non ?

"Je n'oublie pas ceux qui restent. Je t'aime, et j'aime Maman, ça, personne ne peut en douter. Mais il est de mon devoir de fille de me renseigner sur tout cela. J'ai conscience que vous ne m'avez pas tout dit, certainement pour m'épargner. Mais tu ne crois pas au final que tous ces non-dits vont plutôt me mettre en danger ?"

Mon regard se plongea alors dans le sien, tandis qu'il me disait avoir fait des choses, par le passé, qui aurait pu lui coûter cher.

"Tu sais, j'ai cette impression d'être seule actuellement à m'en faire pour lui ... Et je le ressens comme ... une mission ? Sans savoir ce que vous avez fait de votre côté, je vais perdre du temps."

Est-ce que j'essayais de lui soutirer des informations ? Totalement ... Et j'étais persuadée que c'était en empruntant un chemin différent de ceux déjà utilisés que je parviendrai à mes fins : libérer mon père ...

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INFOS FICHE DE PERSO

DEC.23-FEV.24

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