Another One Bites The Dust (Freya)

J’allais bien sur partir, car j’en avais assez dit et je pensais qu’elle voulait être seule. Mais, au mot « Néanmoins », je me tournais l’air interrogateur. J’écoutais l’ensemble des informations qu’elle me donnait, les yeux plissés. Je fis lentement demi-tour et je restais silencieux un long moment. Je ne laissais rien transparaître, mais mon cerveau de Serdaigle fonctionnait au quart de tour, comme lorsque je devais résoudre un complexe problème de Métamorphose.

« Comment sais-tu cela ? »

J’avais demandé ça de ma voix simple, douce, bienveillante, calme et surtout habituelle. Mais, dans mon esprit, c’était plus une inquisition qu’une véritable demande. D’ailleurs comment cela était possible, et surtout est ce que sa mère était au courant. Panachant dans mon esprit l’information, en essayant de la segmenter pour savoir ce qui était vrai du faux et surtout comment elle en était venu… A une information que moi même j’ignorais.

« Tu n’as pas besoin de te mettre autant de responsabilité sur les épaules. C’est Fearchach, le véritable problème. Et crois-moi, j’en ferai mon affaire en temps voulu. »

Mes yeux brillèrent d’un bleu intense. J’essayais maintenant de savoir quelque chose… Des éléments commencèrent à s’emboîter un à un… Son attitude dans les toilettes de l’infirmerie à l’issue des Grottes de Gargareth. Sa volonté, toujours plus insistante d’en savoir plus sur la Magie Noire, comme si c’était l’unique solution. J’avançais d’un pas, très lentement et je murmurais :

« Est-ce qu’il a essayé de te contacter, Freya ? »

J’étais à deux doigts de sortir ma baguette et de lui envoyer un Legilimens. Je savais que Maeve allait me tuer si j’agissais de la sorte, et elle ne devait son salue qu’au fait qu’elle était ma filleule et que je m’étais interdis de lever la main ou ma baguette sur mes proches. Mais, pour mon frère et surtout pour elle, j’étais peut être prêt à faire une exception ce soir là. Je penchais un peu la tête, comme pour signifier que la discussion allait changer de ton.

« Jusqu’où tu es aller dans tes recherches Freya ? »

Ma main glissa très légèrement vers l’endroit où se situait ma baguette, c’est à dire à ma ceinture. L’espace d’un instant, l’envie me brûla de m’en saisir et de faire mon œuvre. Mais… finalement, ma main remonta comme suspendu dans le temps, dans un geste très lent et je me mis à soupirer, victime certainement de ma propre naïveté et gentillesse de l’époque, pour simplement croiser les bras et dire :

« Tu me caches quelque chose. Je suis le seul qui avait les capacités de ramener ton père, et crois moi si je n’y suis pas arrivé c’est que c’était impossible… » concluais-je finalement un peu perdu.

Je plissais des yeux, et je restais de marbre face à sa colère. Ne disant aucun mot, je regardais alternativement la porte qu’elle venait d’ouvrir et elle. Mes yeux se posèrent sur elle et finalement, c’est la voix brisée et remplit de tristesse et non de colère qui s’échappa de ma bouche. Presque brisée, je répliquais :

« J’aurai fait la même chose qu’avec Ether ou Eochaid. J’aurai essayé, sans transgresser les limites que donnent la Magie. Car, l’obscurité se paye toujours et parfois, voir toujours, le résultat est pire qu’il n’était avant son utilisation. »

Mes yeux s’embrouillèrent et des larmes perlèrent. D’un geste de la manche, je les essuyais. Jamais je n’avais pleuré devant les enfants, ni Freya. Et, ce qu’elle venait de me dire m’était aller droit au coeur. Je bougeais nerveusement, en regardant toujours de moi, cherchant une issue à cette discussion. Finalement… mes yeux bleus passèrent sur elle et je déclarais :

« Mais fais. Brise toi. Heurte toi au mur que tous les sorciers de toutes les époques ont pris avant toi, au détriment de mes recommandations. Mais sache deux choses. »

Je la regardais toujours dans les yeux et je déclarais d’un ton froid, sentant que les émotions étaient en train de changer de cap, et assez rapidement.

« La Magie Noire est passible d’une exclusion de ce Château et d’un emprisonnement à Azkaban. Mais ça, tu dois déjà le savoir. Ca c’est ton directeur qui te le dit. »

Je me dirigeais vers la porte, que je pris dans les mains au niveau du montant. J’avais envie de la claquer tellement fort, qu’elle se brise en deux. Mes yeux passèrent dans un tic nerveux vers l’extérieur, propre à mes propres tics, puis sur Freya.

« Et si jamais il s’avère que malgré l’avertissement, tu transgresses la règle, c’est moi qui m’occuperait de ton cas, personnellement. Parce que même si ton père n’est plus là, il n’aura pas aimé que sa propre fille fasse ce genre de chose pour le récupérer. D’ailleurs, ton père m’a fait promettre de l’exécuter si ce jour arriverait. Et crois moi, je n’ai qu’une parole. »

Je la regardais dans les yeux, puis finalement je déclarais :

« On se voit à Noël. »

Et, sans cérémonie, je me dirigeais vers la porte, me transformant en chien pour qu’elle ne me voit pas pleurer d’avantages.