Naïri Romanez

Identité : Naïri Romanez, née Nassiri.

Date et Lieu de naissance : le 27 octobre 1989 en Iran. Je ne saurais vous dire l’endroit exact, j’étais bien trop occupée à brailler et nous étions toujours en mouvement.

Statut civil : célibataire. Une dragonne tient chaud la nuit mais trop s’y attacher c’est prendre le risque de voir son cœur se consumer et finir en cendre. Avec ce train de vie et cette épée de Damoclès qui plane au-dessus de ma tête, j’ai peur que l’on s’attache à moi. Je n’ai pas peur d’aimer, bien au contraire, j’aime tendrement, fougueusement, mais suis terrifiée à l’idée d’être aimée.

Scolarité : Pas de grandes études pour moi. Ni même les bancs de l’école traditionnelle, d’ailleurs. J’ai étudié la magie tzigane au sein de l’endaja Romanez. Pas de grands discours assommants ou de théorie barbante, la Chovihani nous a enseigné ce qui allait nous être utile tout au long de notre vie. J’ai développé mon savoir au cours de mes voyages, auprès des autres endajas et me suis laissée happer par ma curiosité pour d’autres peuples.

Profession : une parfaite artiste de rue, je maîtrise la guitare, le chant et la danse tzigane, affublée de ma longue jupe à volant. Que ce soit pour gagner de quoi vivre ou détourner l’attention des gens quand nécessité oblige. Je suis également artiste peintre, mes sujets préférés restant la nature et les créatures merveilleuses qui la peuplent, et d’une rencontre je suis devenue illustratrice occasionnelle pour les livres d’Ayden Callaghan, lui qui a su apprécier la magie que j’insuffle dans mes œuvres que je signe Naïri Nassiri, du nom de ma mère. Tout ceci quand je ne suis pas en mission pour le Congrès Magique Tzigane.

Habitation : Quand je ne voyage pas, je loge dans une roulotte dans le camp tzigane, au Marché aux Trolls.

Baguette magique : aucune. La magie qu’on nous enseigne ne passe pas par une baguette mais par d’autres catalyseurs tels que l’or, les pierres ... J’ai eu l’occasion d’utiliser l’une de ces baguettes, après avoir désarmé un sorcier mais ça ne m’est pas naturel, c’est plus encombrant qu’autre chose.

Famille : De mon sang, je ne connais que ma mère, Golnâr Nassiri. Une femme magnifique aux longs cheveux couleur noir corbeau, aux yeux d’obsidienne et à la peau halée. Des lèvres vermeilles et une voix grave et rocailleuse… Ce sont les souvenirs qu’il me reste. Elle a quitté le clan peu avant ses trente ans, à l’approche de mes dix ans. Désormais, elle se trouve dans les Monts Zagros, une chaine de montagnes dans l’Ouest de l’Iran.
J’ignore tout de mon père si ce n’est que ce n’était pas quelqu’un de bien et que ma mère l’a fui pour nous sauver.
De cœur, il y a le clan Romanez qui nous a recueillies, ma mère et moi.

Hérédité du sang : Sang-mêlé, probablement.

Particularité magique : magie sans baguette de niveau 3 // maledictus non déclarée de niveau 2, une « Fille de Zagros ». Vous ne trouverez cette espèce de dragon dans aucun manuel, elle est propre à la malédiction qui pèse sur les femmes de la tribu dont je tire mes origines. Lorsque je suis sous ma forme de dragonne, je suis de taille moyenne, dotée de deux petites cornes sur la tête. J’ai des écailles noires aux reflets argentés et des iris à prédominance bleu nuit virant au rouge incandescent à l’approche de la pupille, avec quelques pointes de doré.

Caractère : : Si je peux la feindre, je ne connais pas la timidité. Intrépide et audacieuse, cela m’a posé pas mal de problème durant mon enfance. Je voulais toujours être celle qui grimpe le plus haut, je voulais montrer à quel point je n’avais peur de rien, je me pensais et me voulais invincible. Déterminée et persévérante, je lâche difficilement mes objectifs. Certains me disent même têtue.
Si je peux être un véritable rayon de soleil pour mes proches, je peux être un cauchemar pour d’autres. Les dragons peuvent, certes, tenir chaud, mais ils peuvent aussi brûler.
Depuis quelques années, depuis que je me suis résignée, j’ai tendance à brûler la chandelle par les deux bouts. J’aime la vie et veux en profiter un maximum avant d’être coincée sous ma forme de dragon.

Patronus : Un cheval. Un animal libre, puissant et sauvage, voire indomptable.

Miroir de Risèd : mes proches heureux, souriants et bien portants malgré mon départ pour ma prochaine vie. C’est ce que je souhaite le plus au monde.

Epouvantard : Un enfant, qui a mes traits, pleurant à chaudes larmes dans les bras d’un homme, aux épaules voutées, dont je ne vois pas le visage.

Particularités : Je suis polyglotte de par mes origines floues, mon éducation et les nombreux voyages que je suis amenée à faire.
Je porte de nombreux bijoux en or, pour canaliser ma magie.
Pour un œil non averti, j’ai le mollet gauche tatoué d’écailles. Sauf que ce ne sont pas de simples tatouages à proprement parler mais le signe de l’évolution de la malédiction qui pèse sur moi et que cela s’étend avec les années. Au départ ce n’était qu’une étrange tache de naissance à la base de ma cheville mais plus je grandissais, plus cela s’étendait. Désormais tout mon mollet en est recouvert et le genou commence à être atteint.
J’ai également un vrai tatouage sur l’omoplate droite. La silhouette d’une femme en robe, accroupie. Il a mal vieilli et a probablement été mal piqué mais ça reste le souvenir d’une après-midi amusante

Qui es-tu ? : Toujours Yuna (Zoey & Matt)

Faceclaim & Crédits : Inbar Lavi & Tumblr

Trigger Warnings : Hmmm… je m’adapterais aux votres

Comment avez-vous connu le forum? : PRD, là où on a failli l'emporter !

Un petit plus ? : plus

18 mai 1973 : naissance de Golnâr Nassiri, la mère de Naïri.
8 avril 1989 : Golnâr échappe à son geôlier de mari
27 octobre 1989 : naissance de Naïri, quelque part en Iran.
Juin 1992 : Golnâr Nassiri se joint à l'endaja Romanez alors que Naïri a deux ans.
Mars 1995 : première manifestation magique
Février 2010 : Alors qu'elle est en Hongrie dans l'endaja Balog pour compléter sa formation, Naïri apprend le départ de sa mère par une lettre qu'elle lui a envoyée, accompagné de son collier.
2013 : Naïri devient un agent de terrain à part entière. Elle profite de parcourir le globe pour chercher ses origines, ses dragons, sous son nom de naissance, Naïri Nassiri. C’est durant ces voyages qu’elle rencontre  @Ambroise Mapleleaf ainsi qu'@Ayden J. Callaghan.
Août 2023 : Après des années de recherches, elle retrouve enfin sa mère et en découvre un peu plus sur son maledictus.
Décembre 2023 : Naïri est envoyé à Londres pour garder un œil sur ce Witan qui émerge. Elle en profite avec joie pour retrouver ce qu'il lui reste de famille.




Je regarde les autres enfants se courir après, hilares, alors que je suis assise sur les marches de notre roulotte. Ils m’ont bien fait comprendre la veille qu’ils ne voulaient plus de moi dans leur petit groupe après le dernier incident. J’ai eu beau m’excuser d’avoir brûlé la main de l’une d’entre eux, les supplier d’oublier, ils n’ont rien voulu entendre. Eux qui ont pourtant réclamé de voir le dragon, à qui j’ai simplement voulu faire plaisir… maintenant ils me repoussent. Du haut de mes six ans ça me brise mon petit cœur. Et, alors que les larmes menacent, mes yeux se posent sur une petite silhouette, isolée elle aussi. @Aram Romanez, le fils discret de la Chovihani. Aussitôt je retrouve le sourire et gambade jusqu’à lui. Arrivée à sa hauteur, je lui attrape la main.

« Urmează-mă, micul prinț ! » *

Sans même lui laisser le temps de répondre, je l’entraîne en riant aux éclats, des myriades d’idées d’aventures merveilleuses à vivre dans les plaines environnantes avec ce compagnon de jeu à qui je ne laisse aucun choix pour la simple et bonne raison que je viens de décider qu’on serait amis. Et alors qu’on passe devant ma roulotte, la porte s’ouvre pour laisser place à ma mère, préoccupée de me voir filer, aussi enthousiaste.

« Atenție ! Fără flăcări ! » **

« DA, MAMA ! » ***

Que je lui hurle en réponse en levant les yeux au ciel mais sans me défaire de mon sourire tandis qu’on s’éloigne. Le dragon et le petit prince ! Certainement la meilleure association de tous les temps, j'en suis persuadée !


*Suis-moi, petit prince !
** Sois prudente ! Pas de flammes !
*** Oui, maman.



Je me laisse tomber dans la terre poussiéreuse du campement, les joues ruisselantes de larmes, cachée dans une petite allée de fortune alors que je viens de me faire plaquer comme une malpropre devant tout le monde. Il m’a ri au nez alors que je ne faisais que soumettre l’idée qu’on s’en aille, tous les deux, loin… Il a ri. Une claque aurait eu le même effet. Et la douche froide qui a suivi… Je ne suis pas de celle avec qui on fait ce genre de projet, qu’il m’a dit. Je ne suis pas de celle avec qui on fait sa vie. Je ne suis bonne qu’à être une aventure passagère, de celles qu’on se remémore dans les vieux jours, les soirs d’hiver devant un bon feu de cheminée.

Je suis dévastée. J’étouffe. Parce qu’il a raison. Comment se projeter avec quelqu’un qui terminera sa vie couvert d’écailles ? Je ne suis pas de celles qu’on aime pour la vie. Parce que je suis maudite. Et l’espace de quelques jours je l’ai oublié, charmé par ses beaux yeux et ses beaux discours. Enivrée par ces premiers émois. La colère l’emporte sur le chagrin et les larmes se font plus brûlantes, plus amères. Je me relève, m’essuie le visage du revers de la main et commence à courir. Je cours à perdre haleine, la vue brouillée. Je m’éloigne au maximum du campement parce que je sens le feu me brûler les entrailles. Et avant que je n’atteigne les hauteurs, mes ailes se déploient.

Je ne suis pas de ces princesses de contes de fée de gadjos. Je suis le dragon. Je suis la bête. Et je ne l'oublierais plus.




Je suis réveillée par des coups sur les carreaux. La nuit noire accueille mes prunelles alors que j’ouvre les yeux. Toujours ces coups, réguliers, insistants, impatients. Je me frotte le visage et m’extirpe des draps, avançant à tâtons jusqu’à la fenêtre que j’ouvre pour laisser passer Tiyara, le corbeau de ma mère, qui entre d’un battement d’ailes et se perche sur le dossier d’une chaise. J’allume une bougie et me rapproche du corbeau en constatant qu’il tient une enveloppe dans son bec. Lorsque j’ouvre celle-ci, quelque chose tombe sur le sol dans un éclat doré à la lueur de la flamme. Je reconnais cette chaîne en or pour avoir tant joué avec lorsque j’étais dans les bras de ma mère. Une boule se forme dans mon estomac alors que je ramasse le collier et que je déplie la lettre qui l’accompagne.

Elle qui avait toujours détesté écrire, honteuse de ses mots maladroitement formés, de ses fautes, ayant été privée de ce savoir une bonne partie de sa vie… Elle m’avait écrit toute une lettre, avait couché ses pensées, ses mots. Je me laisse tomber sur la chaise sur laquelle s’est perché Tiyara et lis, bouleversée. Mon cœur se serre alors que je déverse mes larmes dont certaines tombent sur le parchemin et viennent se mêler à l’encre.

Ma mère est partie. Son heure est arrivée et pour protéger l’endaja, les nôtres, elle est partie. Elle ne dit pas où si ce n’est qu’un jour je saurais. Qu’un jour je comprendrais. Qu’un jour je la trouverais. Tiyara me donne de petits coups de bec tendre dans les cheveux alors que je me laisse aller à ma tristesse.

Le reste de la nuit est compliqué et sans repos. Au matin je prends la décision que, dès que je le pourrais, je partirais à sa recherche, que je n’attendrais pas le signe qu’elle évoque dans sa lettre. Non, je la trouverais parce que je l’ai décidé.




« Nairi, je ne m'attendais pas à te voir ici... aujourd'hui ? »

Il fallait que je le vois de mes yeux, que je constate son départ. Cela fait maintenant trois ans que j’ai vu ses prunelles bleues pour la première fois. Sachant sur quoi portaient me recherches, @Ayden J. Callaghan  m’avait en toute logique dirigée vers @Ambroise Mapleleaf et cette réserve. C’est ici que j’ai rencontré mes premiers dragons, que j’ai été abasourdie pour la première fois devant ces impressionnantes créatures que j’avais approchées sous mon apparence humaine, suivant les conseils de l’homme aux cheveux d’or. Je fais au mieux pour prendre un air détaché, pour masquer ce chagrin qui ne devrait même pas exister.

« Comme si j’allais te laisser partir comme un voleur ! »

L’amertume perce dans ma voix. Étant amenée à ne jamais vraiment m’attarder où que ce soit, je suis habituée aux aurevoirs, cela ne devrait donc pas me contrarier autant.

« Prends soin de toi.. A bientôt, j'espère ? »

Sauf que, lorsque ses lèvres se posent sur ma peau, mon souffle se coupe, mes paupières cillent. Rahat !* J’aimerais lui en vouloir, pour ça, pour ce qu’il me fait, sauf que je sais qu’il n’y est pour rien. Je suis la seule fautive aussi est-ce à moi-même que j’en veux ! Je m’étais pourtant jurée qu’on ne me reprendrait plus… Malgré cela, je suis revenue, régulièrement, pour le voir. Si au début c’était simplement pour savoir s’il avait eu de nouvelles informations sur les dragons que je recherchais, est-ce que ça n’aurait pas été par la suite qu’un prétexte pour chercher sa compagnie ? Même après qu’il ait évoqué cette Amaranth, même après avoir compris qu’il n’y aurait rien de plus. Je revenais. Pour repartir, encore et toujours, au gré des demandes du Congrès, des missions. Et maintenant c’est lui qui s’en va, qui y met un terme.

J’ai envie de le retenir, de lui dire de rester. Au lieu de quoi, mon regard évite de croiser le sien car je sais que c’est un coup à flancher. Car, après tout, ce serait d’un égoïsme sans nom, je n’ai aucun droit de faire une telle chose. Et pour quelle raison, au juste ? Alors qu’il la rejoint, elle. C’est ce qu’il y a de mieux, pour tout le monde.

« Qui sait ? Si le vent me porte à nouveau sur ta route… »

La fin de ma phrase meurt dans ma gorge alors que je le regarde s’éloigner. Le dragon qui manque de s’amouracher du dresseur, quelle connerie.



* Shit !





Après près de dix années à chercher, à voyager, je les avais enfin trouvées ! Rechercher des dragons qui me ressemblaient n’avait rien donné, je ne correspondais à aucune espèce connue à travers le monde magique… Et ma mère ne m’avait laissé aucun indice si ce n’était ce collier que je ne quittais plus. J’ai remonté la piste depuis notre arrivée à l’endaja, puis plus laborieusement ses pas. Je suis arrivée jusqu’à un village sorcier iranien dont il ne restait que très peu de choses qui n’aient pas brûlées il y a plus de trente ans. De là j’ai interrogé les gens, ai suivi de fausses pistes, suis revenue à ce point de départ flagrant avant, qu’un soir, une étrange sensation ne me prenne à la poitrine, là où reposait le collier qui s’est mis à pulser.

Ce dernier m’a guidé jusque dans un territoire déserté, du moins en apparence. L’air a vibré devant moi, résonné avec le collier et lorsque j’ai tendu les doigts, un voile s’est révélé et je l’ai traversé. Tout un village m’est apparu, animé, vivant. Les premières personnes à me croiser ont tout de suite remarqué le bijou noyé parmi d’autres à mon cou et m’ont entraînée au cœur du village jusqu’à trouver une personne pouvant communiquer avec moi. Cette dernière m’a tout raconté, patiemment, alors que mes questions fusaient, incessantes, agaçantes.

Il y a plus de 500 ans, des sorciers ont kidnappé des femmes dragon du village dans l’espoir de s’accaparer leur pouvoir. A défaut d’y parvenir, ils s’en sont assurés le contrôle en inventant des croyances, en s’appuyant sur la religion en place. Les femmes étaient alors traitées comme dangereuses et voyaient leur magie bridée. Et lorsque ça ne suffisait plus, elles étaient mises à mort. Elles vivaient dans la peur de ces hommes mais surtout d’elles-mêmes.

Seulement, depuis deux générations, les femmes étaient moins dupes. Une femme aurait commencé à remarquer des failles dans ces croyances, dans ces histoires. Elle a d’abord gardé pour elle ses soupçons, se contentant d’observer, d’étudier. En cachette, elle abaissait la bride et développait sa magie. Lentement, elle a transmis ses découvertes à d’autres femmes de confiance. Puis elles les transmirent à leurs filles.

Le 8 avril 1989, les femmes dragons se sont révoltées. Certaines sont mortes et le village des sorciers a été incendié. Mon père, ce monstre, est certainement mort dans ces flammes. Ma mère, alors enceinte de moi, fait partie de celles parvenues à s’enfuir mais s’est retrouvée isolée des autres, perdue… tandis que la plupart des survivantes ont trouvé la route pour venir jusqu’ici, rejoindre les leurs.

Je découvre cette histoire des lèvres de cette inconnue, dans ce village caché de tous par de la vieille et puissante magie. Les filles de Zagros. Une ancienne tribu qui vit, isolée, perdue dans la chaîne de montagnes. La malédiction remonterait à si loin que nul ne saurait en trouver l’origine… Toutes les femmes ne sont pas des maledictus et ces dernières sont préservées par les autres membres du village, qui s’assurent que les protections restent en place.

A la nuit tombée, on m’a menée à elles, dans les hauteurs. A distance, dans des murmures presque religieux. Elles étaient si belles, si grandes, si impressionnantes ! Des dragonnes noires, aux reflets argentés. Mes dragonnes ! Quand on m’a laissé mon intimité, je me suis changée et les ai rejointes. Parmi elles, il y avait ma mère. On s’est aussitôt senties, reconnues. Reprendre forme humaine au lever du soleil a été un déchirement mais je savais que ce n’était pas le moment, pas encore. J’avais encore une vie humaine qui m’attendait. Et désormais, je savais où la trouver. Je savais où je vivrais ma prochaine vie.