The Sacrifice

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“I know it is a bad thing to break a promise, but I think now that it is a worse thing to let a promise break you.” | 24.12.2023 |

(musique)

Les enfants étaient tous couchés, endormis profondément au sein de l’arbre-mère du Gorsedd. Branwen avait pris grand soin que rien ne soit différent de l’ordinaire, même si tous les jeunes Gwelt savaient qu’ils allaient rejoindre dès le lendemain Bran, à Caerwent, sauf deux d’entre eux pour une raison qu'elle avait gardé.

Assise dans la pièce principale de son arbre creusé, la rousse avait profité des instants de silence, où seul le crépitement des flammes dans l’âtre de pierre résonnait, pour écrire une seule lettre dont elle savait qu’elle changerait tout dans sa vie. Une lettre qui bousculerait autant que le froid de l’hiver quand il arrive sur les prairies du Cymru. Les yeux un peu tristes, un peu embués, elle se demandait comment elle en était arrivée là, mais la rage cognait dans sa poitrine à l’idée que cette vieille mégère d’Oiche ne lui prenne la seule chose qu’elle ait jamais désiré.

Car si Brynn l’ignorait, sa mère l’avait toujours aimé bien au-delà de la raison. Assez pour accueillir @Viper Ryūjinchi au moment où les loups-garous étaient devenus l’ennemi public de la politique Dunn, assez pour lui excuser ses absences, ses sourires mutins et ses extravagances, assez pour supporter vingt-quatre ans d’exil, de solitude et de silence.

Tout ça pour ça, pensa la Gwent, relevant le visage de sur sa lettre.

La plume avait été reposé dans l’encrier, alors qu’elle observait avec un silence ému ce qu’il en était. Son cœur se serrait douloureusement dans sa poitrine, mais elle était convaincue que son message irait à la bonne personne, et si elle ne s’était pas trompée, alors il viendrait.

Elle enroula alors le parchemin et d’une main, elle attrapa ce qui ressemblait à une natte. La première natte de cheveux de Brynn, découpée soigneusement pour ses six ans, à sa demande. Ses premières mèches de cheveux, blond de blé.

Branwen en attrapa trois mèches qu’elle vint enrouler autour du parchemin pour le nouer. Le noeud était fragile, mais par quelques magies qu’on avait bien voulu lui enseigner au sein du Gorsedd, Branwen se mordit le pouce et fit couler quelques gouttes de sang sur le parchemin, en soufflant « finding sein », ce qui du côté de la Rhénanie pouvait se traduire par « trouver l’être ». Les cheveux blonds se transformèrent en noeud d’or, alors que les lettres se mélangeaient pour ne plus apparaître qu’à quiconque partageait au moins le sang de la concernée.
Un sortilège de sang vieux comme le monde, dont les origines n’étaient ni d’ici ni de là-bas, mais d’un peu partout, car de tout âge certaines lettres devaient absolument trouver leur destinataire.

La sorcière prit quelques longues minutes à contempler le document. Celui-ci, la vieille Oiche ne pourrait jamais l’arrêter, malgré toute sa vieille magie et ses sournoiseries de guenaude.

Enfin elle se leva, prenant la lettre bien roulée, et sortit sur le seuil de sa maison en emportant avec elle un magnifique arc blanc comme la lune, taillée dans du chêne millénaire. Un cadeau de la reine Ellyllon, pour tirer des traits qui jamais ne manquent leur cible.
Comme tout ce qui était du Gorsedd, les flèches elles aussi avaient le prix du sang, aussi Branwen se piqua l’autre pouce avec la pointe de l’une d’entre elles, après avoir attaché fermement le message par les fils d’or à la hampe de la flèche.

Elle banda calmement ce dernier, visant sciemment le ciel le plus haut, en se répétant encore comme un vieux mantra « finding sein ». Au moment où la flèche fut décochée, une nuée argentée suivit son envol dans le ciel et alors on put jurer voir cette dernière se transformer en une chouette nacrée.

Branwen leva le visage vers le ciel, et elle sut que la lettre était arrivée à son destinataire quand une douleur infâme lui traversa l’abdomen.

Et c’est ainsi que le Premier pacte fut rompu.

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La voix d'Eluned se perdit sous les grondements de l'orage. Sur les falaises du Pembroke, le ciel et l’océan dictaient plus que tout autre élément une loi implacable et impitoyable. Mais cela ne l'empêchait pas de s'entêter. Bronn était de ce genre d'homme qui aimait le travail bien fait. Derrière les rideaux de pluie, la silhouette du garde-chasse disparaissait quasiment, ne laissant plus qu'entrapercevoir le geste puissant et précis. Par moment, l'éclat de la lame scintillait brièvement avant de disparaître comme frappait le tonnerre. Sous l'abri dans la cour intérieur, Bronn se contrefichait des colères du ciel. Il était presque venu à bout de toutes ses bûches quand un sifflement familier l'alerta. D'un bond leste, lâchant sa large hache presque négligemment, il évita de raccroc un trait qui vint se ficher juste à côté de son pied.

« Eluned ! Tu crois pas que tu pousses... », rugit le géant blond avant d'essuyer l'eau de pluie qui ruisselait sur son visage malgré tout.

Par souci d'économie, il ramassa la flèche, fichée dans le sol, prêt à la rapporter à la réserve avant de s'apercevoir que ça n'était pas une des flèches de la réserve. Intrigué, il secoua l'eau de ses grosses pattes d'ours pour détacher le petit parchemin attaché à la hampe mais comme le nœud était trop délicat pour ses gros doigts, il finit par s'agacer et tirer sa baguette - bois de chêne blanc et ventricule de vert gallois. Le lien céda devant la rudesse du geste prenant l'étonnante apparence d'une mèche de cheveux blonds qui alluma un sourire gaulois sur le visage du chasseur. Finalement, la fille Hennessey s'était peut-être ravisée... Bronn s'adossa à son tas de bûchettes, déroulant le papier avec une expression gourmande. Après tout, vu les trombes qui tombaient du ciel, il n'avait à se cacher de personne.

« Des années... eh ben : je sens que la suite va être... », se délectait-il avant même d'être arrivé au bout de la première phrase. Quand il en fut arrivé là, son expression égrillarde s'évapora pour le céder à ce front plissé de ces nombreux moments où Bronn ne comprenait pas... « Brynn ? C'est qui celle-là ? Sa fille ?!!! Nom d'un Cul de Pinte ! Bah mon vieux si le père Hennessey apprend un truc pareil... » mais à un détail de cette étrange lettre, il se fit un devoir de reconsidérer. La fille Hennessey ne pouvait pas avoir une fille de vingt-trois ans, ou alors l'histoire était encore plus moche qu'elle en avait déjà l'air... Quelle autre blonde pouvait-il bien fréquenter qui aurait eu envie de lui parler de sa gamine, dans une lettre qui plus était, lui qui n'était pas le plus féru de littérature de la famille... « Branwen... ? »

Une fois que le Gorsedd était entré en jeu, l'addition se fit assez simplement. Encore qu'il se rappelait plutôt d'une jolie rouquine mais ce détail ne le retint pas plus que cela. Les femmes avaient de ces lubies parfois... tout de même, à s'imaginer Branwen blonde, il eut une petite grimace...

« Bronn qu'est-ce que tu fous ? Rentre, je - »
« Ma - Maeve j'me sens pas bien. »

Le géant venait de tourner de l'oeil, s'effondrant face dans la gadoue aux pieds de son aînée, comme si quelqu'un venait de couper le courant.

« Bronn ? », fit la chasseresse en le retournant du bout du pied. Un rapide coup d'oeil lui suffit pour comprendre qu'il était juste dans les vapes. Elle l'appela, le secoua par les épaules pour le faire revenir à lui, « Ca va ? », demanda-t-elle inquiète.
« Non... », fit-il d'une voix aussi blanche que son teint, pour ce qu'on en voyait à travers la boue, « Ma fille va devenir une gueunaude... »
« Quoi ?! », lâcha sa soeur, incrédule, « Ta - Bronn, tu as tapé dans la cave à hydromel ? », gronda-t-elle assez contrariée à l'idée. Si elle n'avait rien contre les grandes beuveries en famille, elle voyait d'un assez mauvais elle l'alcool solitaire... ça ne ressemblait pourtant pas à son frère.

Il la regardait avec cet air de troll battu puis il tourna à nouveau de l'oeil.

Maeve avisa la lettre qu'il tenait encore dans sa main mais, incapable de la déchiffrer, elle se résigna à transporter son cadet à l'intérieur, au chaud, là où leur mère pourrait élucider l'étrange mal qui le tenait.

***

Elle aurait préféré différer jusqu'au lendemain. La nuit était le royaume de leurs ennemis, plus encore ici dans le Gorsedd. Quasiment une terre étrangère. Mais Bronn n'avait rien voulu entendre. Il s'était arraché aux bons soins d'Aderyn pour enfiler ses cuirs et descendre aux écuries. Maeve, sur ses talons, avait vite compris que c'était le début d'une nouvelle chasse, dont elle ne serait pas le chef de meute. La suite, il la lui avait expliquée en chemin.

Anwar souffla profondément. Le cob à l'imposante musculature n'était guère serein. La magie féérique lui rappelait sans doute de trop nombreux souvenirs de chasse mais surtout, la compagnie étrange du kelpie le rendait fébrile. Bronn flatta l'encolure de son cheval pour le calmer. Il était près de minuit lorsqu'ils arrivèrent en vue de la petite butée où Branwenn vivait.

« Hâtons-nous. », ordonna Maeve, peu désireuse de s'attardait à ses heures de pleine magie.

Mais elle n'aurait eu besoin de rien dire, Bronn avait bondi pied à terre dans l'herbe, profanant le Gorsedd et la promesse des Gwent, sans autre forme de procès. Il courut jusqu'à la porte de la petite maison, l'enfonçant pratiquement sans s'annoncer ni héler qui que ce soit. Il avait ce regard fou de l'inquiétude. Ce regard qu'il n'avait jamais eu, comme s'il s'apercevait qu'il était en train de perdre quelque chose d'irremplaçable, quelque chose dont il n'avait jamais eu conscience jusqu'alors.

présentation de Bronn Cynfeirdd
Bronn, 43 ans, est le premier fils de Geraint Cynfeirdd, un sorcier à la poigne de fer qui a été un chef de famille avisé mais craint de certains.

Des enfants de Geraint, Bronn est celui qui a le caractère le plus facile. Respectueux, loyal, docile quand la situation l'exige, il a la réputation d'être tout dans le muscle et, pour ceux qui ne le connaissent pas, rien dans la cervelle.

Sur ce dernier point, il y aurait beaucoup à dire mais pour prendre le chemin le plus court, il est vrai que Bronn peut se montrer assez réservé quand il sort de la sphère de ses proches, non pas par timidité mais par crainte d'avoir le mauvais mot ou de faire quelque chose de déplacé, la finesse n'étant pas sa qualité première. Pour ne rien enlever, sa réputation de solide gaillard le précède. Il est légèrement plus grand et plus large d'épaules que la plupart des hommes.

C'est un homme simple, le genre qui inspire confiance à raison car il se tiendra toujours à ce qu'il a dit ou à ce qu'on lui a demandé. Malgré son impressionnante carrure, il peut manquer de confiance quand on lui confie trop de responsabilités. Bon vivant, insouciant, il est très respectueux de l'ordre établi.

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“I know it is a bad thing to break a promise, but I think now that it is a worse thing to let a promise break you.” | 24.12.2023 |

L’arbre-maison du Gorsedd était silencieux, car à cette heure de la nuit, aucun des enfants n’était réveillé. Après avoir envoyé la flèche dont elle savait qu’elle ne raterait pas sa cible, Branwen était revenue à l’intérieur, le cœur déchiré par la promesse qu’elle venait de rompre. Elle ne le regrettait pas pour autant, et s’était même installée dans la cuisine à préparer une théière et à sélectionner, l’air un peu ailleurs, les feuilles séchées qui serviraient à sa tisane. Son regard observa longtemps l’extérieur, mais l’homme n’était toujours pas là.

Etait-elle bien certaine que c’était la chose à faire ? La rousse ne voulait pas croire qu’elle se soit trompée à ce point quant aux choix du père de sa fille. Certainement que le cœur avait ses raisons, mais elle n’avait pas été aveugle. O bien sûr, il n’était pas venu et n’avait cherché à revenir vers elle, mais pour Brynn, pour son enfant, il le ferait, n’est-ce pas ?

Derrière elle, un étrange petit lutin apparut dans un petit « bop ! » sonore. Branwen ne fut pas étonnée, et continua à observer par la fenêtre.

La créature fit un petit bruit, semblable à de petits cris gutturaux. Branwen eut un petit sourire en coin, l’air soudainement abattu et triste.

« Oui. Je pense que c’était la meilleure chose à faire. »

Le petit lutin gallois répondit quelque chose, alors que la rousse se retournait pour lui faire face. Ses sourcils s’étaient légèrement froncés.

« Elle l’a senti aussi ? Déjà ? » Et en même temps, elle-même avait senti le contrat se rompre. Comme une douleur vive dans la poitrine. « Elle va donc fuir… »

La guenaude Oiche n’était pas si courageuse qu’elle voulait bien le faire croire. Si Branwen était pieds et mains liées, ce n’était guère le cas du Chasseur qu’elle avait convoqué. La druide retira la théière du feu.

« Je comprends l’inquiétude de Maab, mais je n’avais pas d’autres choix. Dis-lui que cette affaire ne regarde que Oiche et moi. Vous serez épargnés, pour ce que vous ne m’avez jamais fait aucun tort. »

La petite créature se téléporta dans un petit nuage de poussière dorée, apparaissant juste à côté de la tasse, portant un petit cube de sucre vers la main de Branwen. La rousse eut un sourire et le remercia, alors qu’elle faisait de nouveau quelques petits bruits gutturaux en guise de paroles. Branwen passa un doigt sur sa tête, le caressant pour le remercier de sa gentillesse, alors qu’elle finissait de verser sa tisane sur quelques feuilles soigneusement sélectionnées.

« Je sais ce qui m’attends si Oiche meurt, mais cette partie du contrat restera entre Oiche et moi-même. »

Elle n’arrivait pas à imaginer comment Bronn réagirait s’il apprenait quoi que ce soit sur l’affaire, mais Branwen n’était pas triste.

« J’ai accepté mon sort au moment où j’ai bandé mon arc. Et je ne le regrette pas. »

Le petit lutin du Cymru eut un air triste avant de disparaître après s’être excusé, puisque Maab leur Reine le rappelait.

(…)

Assise dans un fauteuil bien installé, profitant de la nuit comme on profite des derniers instants d’une vie, Branwen ressassait doucement ses souvenirs. Quelques albums photos affichaient ici et là la jeunesse de Brynn, où le sourire de la jeune fille avait toujours accompagné son caractère volontaire et intègre. Désormais, où était-elle cette petite fille qu’elle avait fait naître seule dans cette maison même ?

Son regard glissa sur la porte au moment où un énorme python se redressait sur le canapé, où il avait été soigneusement enroulé sur lui-même depuis le début de la nuit. Il n’eut pas le temps de siffler la nouvelle que la porte s’ouvrait sur un homme qu’elle reconnut aussitôt pour être Bronn Cynfeirdd. Les années n’avaient pas balayé sa belle figure, pas plus qu’elles n’avaient diminué son aura protectrice. Branwen le regarda un instant, comme une biche prise dans les phares, avant de se rendre compte que Maeve était sur ses talons.

Elle referma calmement l’album qu’elle parcourait jusque-là, et se leva d’un air sérieux.

Le python fixa sa maîtresse mais d’un sifflement vipérin, Branwen lui demanda de s’en aller, et c’est ce que fit la créature sans demander son reste. De la même façon, les quelques fées qui ici et là s’occupaient du logis disparurent, se cachant pour certaines derrières des pots de verre, avant de filer à l’anglaise en sentant que leurs oreilles ne sauraient être tolérées ici.

Debout donc, et face à ses deux invités, Branwen eut un petit sourire triste.

Bronn n’avait pas changé, et elle, elle se sentait à peine plus vieille que le jour où ils s’étaient embrassés à Caerwent. Elle se souvenait qu’il avait buté sur un mot, et c’était elle qui était venue déposer un baiser sur sa bouche comme pour apaiser son étourderie, avec l’audace et l’ardeur de la jeunesse. Si elle n’avait pas été aussi orgueilleuse et envieuse, peut-être auraient-ils pris le temps de se connaître avant de se goûter, et alors peut-être qu’il n’aurait pas filé à l’anglaise avec la première fille de chasseur comme il l’avait fait.

« Tu es venu », souffla-t-elle, pleine de gratitude malgré la peine tangible qui se lisait.

Son regard glissa sur Maeve, sans rougir malgré l’implacable gêne.

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Maeve s'éclaircit la voix, choisissant de porter son regard aux imperfections du planchais. Elle aurait souhaité ne pas être là mais elle n'avait pu se résigner à laisser Bronn foncer tête baissée dans le Gorsedd, enflammé qu'il était par une lettre qu'il était le seul à pouvoir déchiffrer.

« Pourquoi ? », tonna-t-il, plein de sa colère, de son inquiétude et de son incompréhension, « Pourquoi ? Pourquoi tu m'as privé de tout ça ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que tu préfères le bannissement ? Qu'est-ce que j'ai pu faire pour que tu me prennes ma fille ?!! Ma fille qui sera jamais ma fille parce que je l'ai jamais prise dans mes bras, que je lui ai jamais rien appris, que j'ai jamais été là ?!! Pourquoi ?!!! »

Maeve ne cilla pas. C'était à attendre. C'était même légitime. Etait-ce là la raison de cette flétrissure dans l'arbre des Gwent ? Bronn n'avait sans aucun doute pas la finesse d'un autre mais il avait le coeur juste et droit, une dévotion sans exemple. C'était un homme profondément gentil mais c'était aussi une brute à sa manière. S'il n'avait jamais trouvé le moyen de passer la bague au doigt d'une femme, il n'en avait pas moins toujours espéré le faire un jour et fonder une famille. Savoir qu'on l'avait privé...

Elle n'aurait pas été surprise qu'il se mette à tout casser autour de lui, et pour autant, la chasseresse ne broncha pas.

présentation de Bronn Cynfeirdd
Bronn, 43 ans, est le premier fils de Geraint Cynfeirdd, un sorcier à la poigne de fer qui a été un chef de famille avisé mais craint de certains.

Des enfants de Geraint, Bronn est celui qui a le caractère le plus facile. Respectueux, loyal, docile quand la situation l'exige, il a la réputation d'être tout dans le muscle et, pour ceux qui ne le connaissent pas, rien dans la cervelle.

Sur ce dernier point, il y aurait beaucoup à dire mais pour prendre le chemin le plus court, il est vrai que Bronn peut se montrer assez réservé quand il sort de la sphère de ses proches, non pas par timidité mais par crainte d'avoir le mauvais mot ou de faire quelque chose de déplacé, la finesse n'étant pas sa qualité première. Pour ne rien enlever, sa réputation de solide gaillard le précède. Il est légèrement plus grand et plus large d'épaules que la plupart des hommes.

C'est un homme simple, le genre qui inspire confiance à raison car il se tiendra toujours à ce qu'il a dit ou à ce qu'on lui a demandé. Malgré son impressionnante carrure, il peut manquer de confiance quand on lui confie trop de responsabilités. Bon vivant, insouciant, il est très respectueux de l'ordre établi.

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“I know it is a bad thing to break a promise, but I think now that it is a worse thing to let a promise break you.” | 24.12.2023 |

La rousse ne fut pas étonnée de la colère de Bronn. Elle s’y était attendue au moment où elle avait rédigé la lettre, mais cela n’empêcha pas une forme de honte de la submerger. Ses sourcils se froncèrent douloureusement, alors que ses épaules se faisaient plus lourdes dans sa robe noire.

« Tu dois être furieux, et je ne te demanderai pas de te mettre à ma place Bronn. Si les choses étaient à refaire, je les ferais sans doute différemment » souffla-t-elle, noble malgré ses regrets, « mais j’avais dix-sept ans. J’avais dix-sept ans, et tu en avais vingt. Quand ma mère a compris que j’étais enceinte, j’ai eu… j’étais horrifiée, j’étais seule, et tu n’étais pas là. » Elle fronça cette fois les sourcils, se remémorant la détresse de l’époque. « Qu’est-ce que je devais faire ? Tu étais avec cette fille de chasseur de ce que l’on m’a dit quand j’ai voulu te l’apprendre, depuis plusieurs mois. Mon père était furieux, et plus il me pressait de savoir qui, plus je me trouvais pleine de rancœur envers toi, et plus je me disais que ça n’avait aucun sens d’invoquer ton nom alors que tu étais avec… cette fille. Cette rancœur m’a aveuglée, c’est vrai, mais j’ai longtemps cru avoir fait le bon choix, d’autant plus qu’après mon exil, alors que tout le Pays de Galles se fichait bien de moi et de ma situation, tu n’es pas plus venu que les autres me demander ce qu’il en était. Je me suis dit que je n’avais été qu’une fille parmi d’autre, et que j’avais bien mérité ma peine. A chaque fois que j’ai pensé à toi, j’ai eu à faire et alors je n’avais plus le temps. J’ai dû apprendre à être une femme en même temps que j’apprenais, seule, à m’occuper de ma fille. »

La solitude avait été écrasante, mais ce n’était pas le sujet.

Le cœur de Branwen était dur, comme ceux des serpentards. Un sang-froid dont sa fille avait hérité, en plus de son entêtement.

« Je suis désolée que tu l’apprennes dans ces conditions. Tu as le droit d’être en colère contre moi, mais Brynn n’a rien à voir dans tout ça, alors ne sois pas trop dur avec elle. Elle ignore encore aujourd’hui qui est son père, et je crains que, dans ma rancœur, elle… elle ne soit pas exactement encline ni à te croire, ni à t’aimer, encore moins depuis qu'elle est partie avec un... un loup-garou. »

Puisque les Cynfeirdd étaient des chasseurs, Brynn n’avait jamais eu confiance. Elle aimait sa forêt, elle aimait les fées et conversait avec les serpents. La petite était une nymphe de plus dans les bois du Gorsedd. Comment aurait-elle pu approcher un Chasseur sans frissonner ?

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« Mais bien sûr que je n'étais pas là ! », rugit-il en se détournant pour mordre l'index de son poing serré et canaliser sa fureur. Bien sûr qu'il n'avait pas été là, comment aurait-il pu l'être sans rien savoir de tout ça.

Maeve croisa les bras sur sa poitrine, regrettant de ne pas pouvoir elle aussi se cacher derrière les bocaux confiture. Elle n'était pas venue pour rien c'était le moins qu'on pouvait dire. Dans son regard noir, si inhabituel, elle voyait bien qu'il y avait surtout de l'amour blessé. Bronn n'avait jamais été qu'un gros coeur d'artichaut, et elle se souvenait bien de cette soirée où il leur avait dit tout fier de lui qu'au printemps suivant il irait voir le vieux Gwent pour lui demander la main de sa fille parce qu'il ne pouvait décemment pas le faire avant d'avoir appris à la connaître un peu mieux. Ils s'étaient tous foutu de sa gueule, même Elffin qui était pourtant le dernier à se joindre aux hurlements des loups d'ordinaire. Gruffudd avait payé sa tournée à fine fleur perdue de Bronn et ils en avaient tous bien ri.

« Ce que tu aurais dû faire c'est ce que tu fais maintenant ! Il n'y a jamais eu de fille ! Je ne vois même pas de quoi tu parles ! Je l'aurais regardé droit dans les yeux ton père et je lui aurais pris sa fille s'il n'avait pas voulu me la donner ! C'était mon droit ! C'était mon devoir ! »

S'écoutaient-ils seulement l'un et l'autre ? Maeve soupira préférant finalement braver les foudres des faes que d'assister à ça. On n'entendit même pas la porte cliqueter lorsqu'elle la referma avant de s'y adosser. Dehors, le temps était mauvais. Le kelpi renâcla avant d'approcher pour venir lui souffler à la figure...

« Mais tu étais exilée ! Bien sûr que personne n'est venu te voir ! On aurait cru que celui qui en était responsable aurait fini par se montrer ! Ah quelle blague ! Comment est-ce que j'aurais pu le savoir ?? Tout ce que j'en savais c'était que tu avais fauté aux yeux de ton père ! », en s'entendant les prononcer, il éclairait ces mots d'un sens nouveau qu'il n'avait jamais percé jusqu'alors.

Il l'accusa d'un regard dur d'animal blessé. Qu'avait-il espéré ? Il ne savait pas précisément. Lui qui avait toujours rempli tous ses devoirs se retrouvait là, devant le fait accompli de tous ces manquements qu'il avait commis en toute ignorance. Mais cela restait malgré tout ses manquements. Sa fille.

Les derniers mots de Branwen filtrèrent à travers la porte. Maeve ferma douloureusement les yeux. Caer Cynfeirdd n'était pas exactement un refuge pour ce genre d'âme perdues.

« Tu veux dire que ma fille me déteste en plus de ne rien savoir de moi... »

C'était le coup de grâce. Son bon coeur avait tôt fait de balayer cette histoire de loup-garou devant ce fait. Sa fille le détestait, pire, elle ne croirait même pas en leur lien. Alors ils n'étaient rien l'un pour l'autre. C'était la l'apogée de la traîtrise. Avant que ses mâchoires n'explosent sous la pression, il cessa de lutter, crachant sur le sol pour expier sa colère.

« Je veux savoir tout ce que tu sais de cette Oiche. Je partirai dès que j'en aurais fini avec elle, et tu pourras bien lui raconter ce que tu voudras de son père. », annonça-t-il d'un ton ferme et définitif.

présentation de Bronn Cynfeirdd
Bronn, 43 ans, est le premier fils de Geraint Cynfeirdd, un sorcier à la poigne de fer qui a été un chef de famille avisé mais craint de certains.

Des enfants de Geraint, Bronn est celui qui a le caractère le plus facile. Respectueux, loyal, docile quand la situation l'exige, il a la réputation d'être tout dans le muscle et, pour ceux qui ne le connaissent pas, rien dans la cervelle.

Sur ce dernier point, il y aurait beaucoup à dire mais pour prendre le chemin le plus court, il est vrai que Bronn peut se montrer assez réservé quand il sort de la sphère de ses proches, non pas par timidité mais par crainte d'avoir le mauvais mot ou de faire quelque chose de déplacé, la finesse n'étant pas sa qualité première. Pour ne rien enlever, sa réputation de solide gaillard le précède. Il est légèrement plus grand et plus large d'épaules que la plupart des hommes.

C'est un homme simple, le genre qui inspire confiance à raison car il se tiendra toujours à ce qu'il a dit ou à ce qu'on lui a demandé. Malgré son impressionnante carrure, il peut manquer de confiance quand on lui confie trop de responsabilités. Bon vivant, insouciant, il est très respectueux de l'ordre établi.

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Branwen encaissait chaque reproche sans un mot. Elle n’imaginait pas la peine que devait traverser Bronn en ce moment, mais à le voir ainsi tourmenté, quelque part, et de manière très égoïste, elle se faisait la réflexion que c’était la meilleure chose qu’elle aurait pu faire pour sa fille que de l'appeler pour l'aider.

Son cœur de mère avait eu peur, au moment où elle avait rédigé la lettre, que Bronn ne s’en sépare comme si de rien n’était, parce qu’il aurait eu des choses plus importantes à faire. Comme une autre famille. Visiblement ses amours n’avaient jamais rien donné, ce qui, toujours égoïstement, donnait à Brynn une position un peu particulière. D’une certaine façon, cela était bien arrangeant puisque si Bronn réussissait sa chasse, il ne resterait de toute façon plus que lui pour prendre soin de la petite.

La druide baissa un moment les yeux, ne supportant que difficilement la vision de cet homme en furie. C’était comme se rendre compte de ce qu’elle avait fait mais n’avait jamais voulu. Le visage dur, les sourcils légèrement froncés comme souffrante, Branwen serra davantage la main sur le rebord d’une chaise.

« La vieille Oiche est une des guenaudes les plus puissantes de Gorsedd, une très vieille fée qui jusque-là respectait le pacte que nous avions signé elle et moi quand je suis arrivée ici. Quand Poudlard a été fermé, Brynn a voulu rentré à tout prix à la maison, pour pouvoir voir son ami. Les protections de l’école ont crée des perturbations de sorte que le portauprès qu’elle avait caché la mène du côté des aulnes du bosquet, un endroit qu’elle savait interdit pour elle, mais la vieille Oiche la trouva avant même qu’elle n’ait pu revenir jusqu’au lac. Elle laissa Brynn, mais lui arracha un garçon du nom de Sheraz Mahal qui l’avait accompagné bien malgré lui dans son aventure. Brynn est retournée au terrier pour en sortir le garçon avant que la vieille Oiche ne le dévore. Dans sa fuite, elle a été touché par un maléfice, mais jusqu’à cet été, rien n’avait changé. J’ai moi-même examiné la marque et elle s’était résorbée en peu de temps, et je pensais que tout irait bien… jusqu’à la visite de Maeve, concernant la flétrissure de l’arbre des Gwent. Après ça, Brynn a eu un accident à Poudlard et a été renvoyé. Elle a commencé à avoir comme des… pulsions, comme si son bras ne lui répondait pas, à entendre des voix ou avoir des hallucinations. J’ai fait venir des elfes et des fées, mais elles m’ont assuré que je ne pourrais rien y faire avec ma magie. L’état de Brynn a empiré, chaque crise était de plus en plus étrange – je sais que j’aurai dû vous avertir pour la flétrissure mais j’avais encore bon espoir à ce moment-là et je ne pouvais pas rompre le pacte aussi facilement. Et puis en octobre, elle a eu un nouvel accident avec un serpent que je lui ai offert quand elle est entrée à Poudlard. Elle a dû prendre peur et a fui… », et puisque l’exil ne lui permettait pas de mettre un seul pied en dehors du bosquet, la voilà qui était à son tour piégée.

D’une petite voix éteinte, Branwen termina : « Je suis allée voir Oiche moi-même, et c’est là qu’elle m’a dit que… que ce n’était pas lui faire du mal que de la transformer en guenaude, qu’elle avait besoin d’une fille, elle aussi. »

Sans oser le regarder, de peur peut-être d’y lire sa colère ou peut-être plutôt sa peine immense, la rousse reprit :

« Oiche est au courant que vous êtes ici. Il y a fort à parier qu’elle va prendre la poudre d’escampette et rejoindre la première forêt peu accueillante ou le premier refuge qu’elle trouvera, le temps que le maléfice fasse son effet. Quand Brynn est partie, la marque était arrivée à son poignet. De ce que j’en sais, elle lui arrive désormais au coude. D’après Maab, si elle atteint le cœur, le maléfice sera finalisé. »

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Il consigna chaque mot dans sa tête sans en ajouter un seul pour sa part. Rien de ce qu'elle aurait pu dire n'aurait pu le pousser à continuer cette conversation. Il avait déjà trop perdu en n'ayant jamais rien eu de ce qu'il venait de perdre. Il n'avait pas eu la fille qui lui avait enflammé le coeur. Il n'avait pas eu l'enfant qu'il avait ensemencé. Il n'avait pas eu la chance de dire ce qu'il pensait au père Gwent. Il n'avait pas eu la chance de protéger Brynn comme il aurait dû le faire.

Par dessus son épaule, on pouvait percevoir le regard noir de Bronn, sa mâchoire crispée. Il prit tout de même le soin d'articuler ces mots avant de sortir :

« Et je devrais tuer ma propre fille... »

La porte claqua derrière lui, ébranla l'arbre maison de Branwenn.

« Bronn ! », intima Maeve qui attendait toujours adossée à côté de la porte.
« Non, je vais brûler Gorsedd Arbeth. Cette saloperie de guenaude ne verra pas le matin. », feula le chasseur en s'éloignant déjà à grandes enjambées.

Elle le savait, il était inutile de le suivre. Bronn ne la tolérerait pas. Drapé de cette colère froide qui lui ressemblait si peu, il ne risquait rien ou presque. La chasseresse entra dans la maison, son regard se posa sur Branwen avec une certaine sévérité puis, contre toute attente, elle sembla se radoucir.

présentation de Bronn Cynfeirdd
Bronn, 43 ans, est le premier fils de Geraint Cynfeirdd, un sorcier à la poigne de fer qui a été un chef de famille avisé mais craint de certains.

Des enfants de Geraint, Bronn est celui qui a le caractère le plus facile. Respectueux, loyal, docile quand la situation l'exige, il a la réputation d'être tout dans le muscle et, pour ceux qui ne le connaissent pas, rien dans la cervelle.

Sur ce dernier point, il y aurait beaucoup à dire mais pour prendre le chemin le plus court, il est vrai que Bronn peut se montrer assez réservé quand il sort de la sphère de ses proches, non pas par timidité mais par crainte d'avoir le mauvais mot ou de faire quelque chose de déplacé, la finesse n'étant pas sa qualité première. Pour ne rien enlever, sa réputation de solide gaillard le précède. Il est légèrement plus grand et plus large d'épaules que la plupart des hommes.

C'est un homme simple, le genre qui inspire confiance à raison car il se tiendra toujours à ce qu'il a dit ou à ce qu'on lui a demandé. Malgré son impressionnante carrure, il peut manquer de confiance quand on lui confie trop de responsabilités. Bon vivant, insouciant, il est très respectueux de l'ordre établi.

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The Sacrifice

“I know it is a bad thing to break a promise, but I think now that it is a worse thing to let a promise break you.” | 24.12.2023 |

Les derniers mots de Bronn crevèrent douloureusement le cœur de Branwen, qui ne releva pas la tête. Drapée dans sa honte, la femme-serpent n’avait pas passé ces vingt-quatre dernières années à vivre un enfer de solitude pour qu’on ne lui arrache sa seule fille. Son regard suivit seulement un instant la silhouette s’enfonçait dans le bosquet, alors qu’elle ravalait un peu ses sentiments. Une partie d’elle lui intimait de le suivre, une autre savait tout aussi bien qu’elle serait tout au plus une épine. Il valait mieux pour tous qu’il ne se concentre que sur Brynn pour l’heure, et seulement sur leur fille.

Penaude, Branwen reprit sa place dans son large divan rouge, alors qu’un petit bwbach apparut, lui apportant d’un air un peu triste une théière pleine d’une main, et de l’autre, une petite tasse vide sur une coupelle blanche.

La créature eut un frisson apeuré quand Maeve entra. La rousse releva un regard fatigué sur elle – elle avait l’impression que sa nuit, aussi horrible était-elle, lui pesait seulement maintenant sur les épaules et sur tout le corps – mais ne fit rien pour la congédier. Maeve attendrait le retour de son frère. Peut-être, si tout allait bien, pourrait-elle mourir devant elle ce soir alors.

Une part d’elle l’espérait ; une autre aurait aimé avoir un peu plus de temps pour lui, et pour Brynn.

« Est-ce que tu veux boire quelque chose ? » souffla Branwen finalement, s’accrochant d’une certaine façon à la noble éducation qu’elle avait reçue au moins pendant dix-sept années.

Elle n’attendit aucune réponse de la part de Maeve et se dirigea vers ce qui était une sorte de cuisine en arc-de-cercle. Branwen profita que la blonde ne soit dans ses yeux pour pencher la tête, les yeux s’embrumant de larmes, mais elle n’en fit rien entendre, ni rien sentir. Elle ne se sentait pas le droit de pleurer qui que ce soit, et encore moins alors que Bronn s’élançait au même moment à travers la faune hostile du Bosquet.
Le tressautement discret de ses épaules pouvait peut-être la trahir pour un œil aguerri, mais il y avait bien des choses intéressantes à voir dans l’arbre-maison qu’elle avait fait poussé et qu’elle avait bâties de ses seules mains.

(…)

Pour se rendre jusqu’au terrier de la guenaude verte, plusieurs routes pouvaient être empruntées, mais la plus rapide passait tout près des grottes où habituellement on trouvait de larges wargs au pelage noir comme la nuit. Le bosquet était leur terrain de chasse, et ils aimaient par-dessus tout tout ce qui courrait et crapahutait à portée de gueules.

Si l’on évitait soigneusement le chemin des wargs, on pouvait encore tomber sur des farfadets malicieux, des feux follets dangereux, des bonnets rouges tempétueux ou encore tout un tas de créatures qui n’attendaient qu’un peu de sang d’homme pour sortir de leur cachette.

Quant au terrier, un petit feu était allumé à l’intérieur, comme si on préparait un potage ou une soupe bien grasse…

MADE BY @ICE AND FIRE.

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La nuit semblait s'éteindre sur son passage, comme si toutes les âmes fuyaient sur son chemin feignant d'avoir déjà trépassé pour ne pas avoir à faire les frais de la colère du chasseur. Bronn était généralement un doux gardien lui aussi. On le connaissait garde-chasse, soignant les arbres blessés, abattant les branches mortes, chassant les intrus et autres nuisibles. Si parfois ses bottes revenaient maculés de sang, à l'instar du Whistam dans sa lointaine forêt du Dartmoor, on ne lui en tenait jamais rigueur pour peu qu'il les lave dans l'eau clair où le fruit de ses accès de violence contribuerait à l'éternel cycle du vivant.

Bronn n'était guère bavard et, s'il était toujours de ce qui brame le plus fort les soirs où la bière et l'hydromel coulent à flot, il était la plupart du temps muet et solitaire, appréciant le calme de la compagnie des lichens et le rythme cadencé de la hache à son labeur.

Ce soir il n'était en rien différent de cet homme là, mais il y avait un foyer ardent de colère qui brûlait en lui. Un feu sombre et complexe qui le poussait à chercher vengeance. Ses pas le menèrent rapidement à un choix. Couper court dans ce qui avait tout l'air d'être un nid de fauves, sans doute des wargs à en juger par la largeur des empreintes et les lacérations discrètement escamotées dans la végétation. Ou contourner pour atterrir là où seul Taliesin sait, face à des ennemis qu'il ne connaissait pas. Et encore, il n'était tout à fait sûr de l'endroit où il se rendait... encore que l'odeur entêtante du sanget de la viande faisandée était sans doute le meilleur des guides. Il posa genou à terre, effleurant l'humus de sa main pour en sentir le grain entre ses doigts rugueux. Ici aussi il avait plu, et parfois, des petites flaques s'étaient formées sous la mousse, exhalant une odeur forte de sous bois et de moisissures saines. Le chasseur plongea ses mains dans l'une de ses flaques boueuses, avant de s'en laver le visage, les bras et une bonne partie de son cuir. Il gardait dans un coin de sa tête que les wargs rôdaient alentour, mais espérait garder les fauves comme un atout dans sa manche, le moment venu... son odeur ainsi masquée, Bronn se redressa, avançant avec prudence, les genoux pliés, le pas feutré. Dans la lointaine obscurité, une lueur vacillante semblait lui désigner le lieu de son carnage. Il y atteint sans encombre, préférant reconnaître les environs que de s'y engouffrer tout de go. Il trouva rapidement quelques trous de taupe, trahis par la lumière qui s'en échappait depuis l'intérieure du terrier. De là, il ne lui fut pas bien difficile de jeter un oeil à l'intérieur...

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lancer de dé réussi pour esquiver les wargs

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Maeve était née dans le même monde que Branwen, quand bien même toutes deux avaient suivi des chemins bien différents. Elle, épousant l'héritier d'une longue lignée de chasseurs - mariage auréolé de gloire et d'amour, Branwen condamnée à la réclusion pour avoir offert trop jeune sa vertu à un benêt qui n'avait pas trouvé en lui de se refuser. Bronn. Imbécile, quel gâchis, pensa-t-elle.

Par respect, elle ne suivit pas son hôte du regard. Les mots qui venaient être échangés avaient été bien trop lourds pour que ça ne marque pas. Maeve connaissait sans doute mieux le coeur de Bronn mais elle ne doutait pas que celui de Branwen était tout autant à l'agonie.

« Que se passera-t-il, Branwen, si mon frère piétine ta promesse ? »

La chasseresse était bien loin de la tête brûlée aveuglée de loyauté que pouvait être son cadet. Si Bronn était un chevalier blanc, même blessé dans l'âme, il aurait retenu son bras vengeur s'il avait eu le moindre soupçon. Maeve, elle, avait l'esprit d'un stratège et elle n'imaginait pas que le sang fae puisse être versé ici, dans le Gorsedd Arbeth, sans qu'il n'y ait de conséquences...

« Je ne pourrais rien pour te protéger des foudres de la Reine Maab. »

présentation de Bronn Cynfeirdd
Bronn, 43 ans, est le premier fils de Geraint Cynfeirdd, un sorcier à la poigne de fer qui a été un chef de famille avisé mais craint de certains.

Des enfants de Geraint, Bronn est celui qui a le caractère le plus facile. Respectueux, loyal, docile quand la situation l'exige, il a la réputation d'être tout dans le muscle et, pour ceux qui ne le connaissent pas, rien dans la cervelle.

Sur ce dernier point, il y aurait beaucoup à dire mais pour prendre le chemin le plus court, il est vrai que Bronn peut se montrer assez réservé quand il sort de la sphère de ses proches, non pas par timidité mais par crainte d'avoir le mauvais mot ou de faire quelque chose de déplacé, la finesse n'étant pas sa qualité première. Pour ne rien enlever, sa réputation de solide gaillard le précède. Il est légèrement plus grand et plus large d'épaules que la plupart des hommes.

C'est un homme simple, le genre qui inspire confiance à raison car il se tiendra toujours à ce qu'il a dit ou à ce qu'on lui a demandé. Malgré son impressionnante carrure, il peut manquer de confiance quand on lui confie trop de responsabilités. Bon vivant, insouciant, il est très respectueux de l'ordre établi.

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INFOS FICHE DE PERSO

DEC.23-FEV.24

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